Sous le nom d’«AVSplus», l’Union syndicale suisse (USS) lance une initiative populaire visant à relever les rentes AVS. L’Union patronale suisse est résolument opposée à cette initiative. Avec ce texte, l’USS ignore purement et simplement la détérioration radicale prévisible du compte de l’AVS attendue pour ces prochaines années. L’initiative compromet aussi une réforme globale de la prévoyance vieillesse, axée sur des pistes de solutions.
L’Union syndicale suisse (USS) lance une initiative populaire visant à relever les prestations de l’AVS. Le but d’«AVSplus» est d’améliorer les rentes AVS de dix pour cent. Ce projet devrait bénéficier aux personnes percevant des revenus faibles et moyens. Il entraînerait des coûts supplémentaires de l’ordre de 3,6 milliards de francs.
L’Union patronale suisse rejette résolument cette initiative. Avec «AVSplus», l’USS ignore purement et simplement la détérioration radicale prévisible du compte de l’AVS attendue pour ces prochaines années. Pendant longtemps, les effets négatifs d’une société vieillissante ont pu être compensés dans une certaine mesure par une participation accrue à la vie active et par une forte immigration. Mais dans un proche avenir, les effets négatifs de l’évolution démographique se feront pleinement sentir. Les dépenses de l’AVS, en hausse, entreront dans une phase critique dès 2020, après quoi son déficit croissant devra être progressivement comblé. Il faudra donc absolument prendre des mesures pour maîtriser ce défi démographique.
Ce n’est pas tout à fait un hasard si ces prétentions de relèvement de l’AVS viennent à un moment où la réforme de la prévoyance professionnelle va être débattue. Vouloir proclamer unilatéralement l’augmentation des prestations de l’AVS est une manœuvre dilatoire provocante. En tout cas, «AVSplus» ne contribue en rien à une réforme globale de la prévoyance vieillesse axée sur des pistes de solutions. L’initiative ne servirait qu’à différer un processus de réforme déjà très lent et à contourner un débat réaliste sur ce thème.
L’Office fédéral des assurances sociales a relevé dans un rapport que les personnes à la retraite sont dans l’ensemble dans une meilleure situation financière que la population active. Et ce, bien que leur revenu soit nettement inférieur à celui des actifs. Il ressort de ce rapport qu’il y a certes des cas de pauvreté chez les personnes âgées, mais que dans l’ensemble, la situation financière des aînés est plutôt bonne.
Cette réalité réjouissante ne justifie donc nullement des augmentations de rentes selon le principe de l’arrosoir, comme les vise l’initiative «AVSplus». Mieux vaut se contenter des instruments qui ont fait leurs preuves, telles les prestations complémentaires, pour combler les éventuelles lacunes.
