La pénurie de main-d’œuvre reste aiguë malgré le ralentissement économique

24 janvier 2023 Communiqués de presse

Le ralentissement économique semble se poursuivre. Parallèlement, le marché du travail reste robuste et de nombreuses entreprises peinent à pourvoir leurs postes vacants avec le personnel nécessaire - c'est ce qui ressort des analyses du baromètre de l'emploi de l'Union patronale suisse. Parallèlement, la pénurie de personnel va s'accentuer à long terme en raison de l'évolution démographique. Les employeurs veulent agir sur le temps de travail réellement effectué par les collaborateurs.

Avec une valeur de 92,2 points en décembre, le baromètre conjoncturel du KOF se situe toujours nettement en dessous de sa moyenne à long terme. Fin 2022, il a progressé de 3 points, une première depuis plusieurs mois. L’économie intérieure continue d’avoir un effet stabilisateur sur la conjoncture, notamment en raison d’une consommation privée toujours robuste. La situation est plus difficile dans certaines parties de l’industrie orientée vers l’exportation, où les difficultés économiques se font sentir sur les marchés de vente. Les entreprises de ces pays continuent de souffrir de la crise énergétique mondiale, de la baisse de la demande intérieure due au recul du pouvoir d’achat et des goulets d’étranglement persistants au niveau des livraisons. Parallèlement, les effets de rattrapage liés à la pandémie de Corona s’estompent peu à peu. Dans l’industrie MEM en particulier, la baisse des exportations vers les principaux pays de vente a des répercussions négatives et les prix élevés de l’énergie mettent en difficulté les entreprises à forte consommation d’énergie. Selon les prévisions conjoncturelles du KOF, le produit intérieur brut (PIB) de la Suisse devrait tout de même croître de 0,7 pour cent cette année, malgré le ralentissement conjoncturel mondial, contrairement à d’autres pays européens dont l’économie devrait même se contracter.

Il ressort de l’analyse de l’enquête du KOF, qui fournit des bases importantes au baromètre de l’emploi de l’UPS, que les entreprises interrogées portent toujours un jugement majoritairement positif tant sur la situation des affaires que sur l’emploi, même si elles sont un peu moins euphoriques qu’au second semestre 2022. En ce qui concerne l’emploi en particulier, les entreprises de nombreuses branches indiquent qu’elles s’attendent à une augmentation des postes à l’avenir. Le défi de la recherche de personnel adéquat reste: Un embouteillage de postes vacants s’est formé dans la période qui a suivi la pandémie de Corona, et l’évolution démographique ainsi que le départ du marché du travail de la génération du baby-boom contribuent à la pénurie de main-d’œuvre. Pour désamorcer la situation, il faut en priorité mieux exploiter le potentiel de main-d’œuvre disponible en Suisse, mais une immigration orientée vers le marché du travail reste indispensable à titre subsidiaire. Hendrik Budliger, fondateur et directeur du centre de compétences démographiques, a étudié de manière approfondie l’évolution de la population en Suisse et dans les principaux pays d’immigration. Il arrive à la conclusion que les scénarios qui prévoient une migration constante ou même croissante sont trop optimistes. Selon ses calculs, le nombre de personnes actives en Suisse évolue à la baisse à partir de 2025, et ce malgré l’immigration. Les employeurs se voient ainsi d’autant plus confortés dans leurs efforts pour renforcer le potentiel de main-d’œuvre indigène. Selon Roland A. Müller, directeur de l’Union patronale suisse (UPS), un vaste train de mesures est nécessaire. Il s’agit avant tout d’agir sur le temps de travail réellement effectué. La population active travaille en moyenne près de 14 jours de moins qu’il y a dix ans. «Pour lutter contre la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, nous devons augmenter le volume de travail au lieu de réfléchir à de nouvelles réductions. Il faut surtout s’attaquer aux mini-emplois de moins de 40 pour cent», déclare Müller.

Avec le baromètre de l’emploi, l’Union patronale suisse propose une vue d’ensemble de la situation de l’économie suisse, avec un accent particulier sur les estimations spécifiques aux branches concernant la situation des affaires et de l’emploi, sur la base d’indicateurs du KOF.

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