Les employeurs honorent le principe «le travail avant la rente»

27 août 2014 Nouvelles

Rien qu’en 2013, les employeurs ont donné du travail en Suisse à près de 18’000 personnes handicapées. Dans le même temps, le nombre de nouveaux rentiers AI a baissé de plus de la moitié ces 10 dernières années. Ces faits contredisent le dernier rapport des autorités urbaines chargées de l’aide sociale, qui attribuent l’augmentation des dépenses sociales notamment au fait que l’accès au marché du travail serait de plus en plus difficile. De plus, les autorités de l’aide sociale auraient elles-mêmes la possibilité d’améliorer les procédures entre l’aide sociale et l’AI – et ainsi d’alléger leurs comptes respectifs.

En Suisse, jamais encore les employeurs n’ont donné du travail à autant de personnes souffrant de handicaps. Selon l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS), ils ont en effet, sur la seule année 2013, intégré dans le marché primaire du travail près de 18’000 travailleurs ayant des problèmes de santé. Depuis 2008, le nombre des postes de travail confiés et des intégrations offertes à ces personnes augmente sensiblement année après année. Dans le même temps, le nombre de nouvelles rentes AI a diminué de plus de la moitié ces 10 dernières années. La transformation de l’AI d’une assurance de rentes en une assurance sociale intégrante paraît ainsi en bonne voie.

Il va sans dire que l’Union patronale suisse entend également promouvoir le principe du «travail avant la rente». En tant que coresponsable de la plateforme pratique «Compasso» et du think tank «Détection précoce et réintégration», elle souhaite en outre renforcer la coordination entre les diverses initiatives patronales. A l’avenir, une collaboration renforcée avec les acteurs – employeurs, AI, assurances, organisations de handicapés, médecins – devrait améliorer encore l’employabilité des personnes ayant des problèmes de santé.

Les chiffres publiés par l’OFAS, ainsi que l’effort impressionnant des employeurs, contredisent le dernier rapport des autorités municipales de l’aide sociale disant que l’augmentation des dépenses d’aide sociale est due, entre autres, au fait que les personnes handicapées accèdent toujours plus difficilement au marché du travail.

Par ailleurs, une étude de l’OFAS relativise les «risques structurels» auxquels l’aide sociale serait exposée. Il en ressort que de nombreux rentiers AI ont déjà une longue carrière d’aide sociale derrière eux avant d’entrer à l’AI. Cela pose la question de savoir si l’aide sociale est suffisamment sensibilisée à la détection précoce des personnes ayant des problèmes psychiques. Il est clair que si celles-ci pouvaient préalablement bénéficier de mesures ciblées de (ré)insertion, les finances non seulement de l’aide sociale, mais aussi de l’AI s’en trouveraient soulagées. Relevons à ce propos, et c’est essentiel, que les responsables de l’aide sociale ont eux-mêmes la possibilité d’améliorer les procédures pertinentes et de fixer des normes contraignantes minimales.

Tandis que des autorités sociales œuvrent déjà de manière ciblée à l’accélération de la (ré)insertion et au maintien en emploi, leurs efforts dans ce sens peuvent encore être améliorés ailleurs – en collaboration aussi avec l’AI. Une meilleure coordination entre les différentes autorités en charge de l’aide sociale s’impose donc, tout comme le progrès des bonnes pratiques. Pour cela, une loi-cadre sur l’aide sociale, comme celle que réclament les villes, est inutile. De toute façon, plusieurs années s’écouleraient avant qu’elle puisse entrer en vigueur à l’échelle fédérale. Aux responsables de l’aide sociale de prendre donc eux-mêmes prendre l’initiative et les choses en main.