Financement de l’AVS: des réformes durables plutôt que des impôts et des taxes toujours plus élevés

27 février 2025 Opinions

L'AVS est confrontée à des défis majeurs: le financement de la 13e rente AVS, l'évolution démographique et d'autres souhaits d'extension aggravent la situation financière du 1er pilier. Dans une interview accordée aujourd'hui à la NZZ, la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider reconnaît la nécessité d'une réforme, mais exclut précisément la solution de financement la plus durable, à savoir le relèvement de l'âge de référence.

«L’AVS est dans une phase critique», déclare la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider dans une interview de la NZZ. Le financement de la 13e rente AVS, les demandes d’extension supplémentaires ainsi que le changement démographique mettent le 1er pilier sous une pression énorme, comme l’UPS l’a toujours souligné dans la campagne de vote sur la rente supplémentaire. Madame la Conseillère fédérale a également soulevé des points importants que nous partageons:  

  • Si l’on veut développer l’AVS, il faut en payer le prix.
  • La situation est difficile, car nous devons introduire la 13e rente tout en faisant face à la vague démographique.
  • Il faut des incitations supplémentaires pour que davantage de personnes travaillent plus longtemps de leur plein gré.
  • Il serait intéressant d’examiner des solutions différenciées en fonction des catégories professionnelles et de la durée de la formation (durée de la vie active).
  • Les couples mariés ne sont pas désavantagés dans l’AVS : l’AVS actuelle n’est pas injuste envers les couples mariés si l’on considère l’ensemble des prestations. Les rentes sont plafonnées. Mais en même temps, les couples mariés ont plusieurs avantages. Si l’on veut vraiment supprimer complètement le plafond, il faudrait par conséquent supprimer également les privilèges accordés aux couples mariés.  

Nous sommes d’un autre avis, notamment en ce qui concerne le relèvement de l’âge de référence et le financement par des taxes supplémentaires telles qu’un impôt temporaire sur les successions ou une taxe sur les transactions financières:  

  • En 2024, la population ne s’est pas prononcée contre un relèvement de l’âge de la retraite, mais a rejeté le mécanisme proposé par l’initiative sur les retraites, à savoir l’ajustement automatique de l’âge de référence à l’espérance de vie. Compte tenu de l’augmentation constante de l’espérance de vie, le relèvement de l’âge de référence ne peut être tabou si nous ne voulons pas perdre continuellement de la valeur ajoutée et de la compétitivité.  
  • Les employeurs rejettent l’idée d’un impôt national sur les successions, principalement parce qu’il existe déjà un impôt sur la fortune, ce qui reviendrait à une double imposition. Un impôt sur les successions «limité dans le temps» serait encore plus injuste en raison de l’inégalité de traitement entre les générations.
  • Les employeurs rejettent l’introduction d’une taxe sur les transactions financières. Le Conseil fédéral (CF) lui-même a publié un rapport sur ce sujet en 2024, dans lequel il justifie son rejet d’une taxe sur les transactions financières comme suit:  
    • Selon le principe de l’imposition en fonction de la capacité économique, les taxes sur les transactions sont mauvaises car, contrairement aux impôts sur le revenu ou à la consommation, elles ne sont pas basées sur la capacité économique.  
    • Les taxes sur les transactions financières faussent le choix entre la consommation et l’épargne au détriment de l’épargne, elles peuvent rendre plus coûteuse la formation de capital des entreprises et donc freiner le développement économique.  
    • Le risque de manœuvres d’évitement est relativement élevé.  
    • Les recettes fiscales potentielles sont relativement faibles.  

Il incombe aux responsables politiques de garantir la pérennité de l’AVS. Selon les employeurs, la grande réforme de l’AVS à venir doit impérativement inclure un ajustement de l’âge de référence. Toute autre solution serait irresponsable sur le plan budgétaire et mettrait en péril la stabilité de notre système social le plus important.  

L’interview (en allemand): AHV: Baume-Schneider will höhere Steuern, aber kein höheres Rentenalter