Libre circulation des personnes: un grand avantage pour la Suisse

4 juillet 2017 Nouvelles

Après quinze ans de fonctionnement de l’accord sur la libre circulation des personnes (ALCP), le Secrétariat d’Etat à l’économie en tire un bilan positif. Ses avantages sur le marché suisse du travail l’emportent nettement. Les conséquences négatives directes de l’immigration sur l’emploi et les salaires de la population autochtone sont à peine perceptibles. Le point de vue des employeurs se trouve confirmé. La libre circulation des personnes est un élément essentiel du succès de l’économie suisse.

Chaque année, l’Observatoire du Secrétariat d’Etat à l’économie sur l’accord de libre circulation des personnes (ALCP) passé entre la Suisse et l’UE en observe les effets sur le marché du travail suisse. Le rapport le plus récent confirme une fois de plus que les avantages pour la Suisse de la libre circulation des personnes l’emportent nettement sur les inconvénients. Qu’on observe la situation sous l’angle de l’emploi ou des salaires de la population autochtone, on ne peut prouver qu’il existe des effets négatifs directs de la libre circulation des personnes. C’est ce que précise le Secrétariat d’Etat à l’économie dans les documents qu’il a établis pour sa conférence de presse.

Comme l’a déclaré le directeur de l’Union patronale suisse, Roland A. Müller, devant les médias, les travailleurs étrangers viennent surtout compléter l’offre de main-d’œuvre autochtone. Indépendamment d’un certain renforcement de la concurrence étrangère dans quelques secteurs partiels ou professions, il n’y a pas d’effet d’éviction des travailleurs indigènes sur le marché du travail. Depuis l’entrée en vigueur de la libre circulation, le taux d’activité dans notre pays a continué de progresser à un niveau élevé, alors que le taux de chômage, lui, est resté faible. Il ressort de plusieurs indicateurs que le rôle de l’immigration dans l’activité dépend de l’évolution conjoncturelle, c’est-à-dire de la demande de personnel. L’immigration est plus forte lorsque le taux de chômage en Suisse est bas et inversement, elle est plus faible lorsque le chômage s‘accroît. Par ailleurs, la qualification des personnes immigrées doit correspondre aux qualifications demandées: selon le rapport, les impasses à l’intérieur se manifestent surtout aux niveaux des travailleurs hautement qualifiés et des peu qualifiés. C’est ce qui explique que dans la catégorie des immigrés, aussi bien les personnes très qualifiées que celles qui ont de faibles qualifications sont surreprésentées par rapport aux actifs suisses.

Le rapport de l’Observatoire ne fait pas non plus état d’une détérioration des conditions de salaires et de travail des salariés indigènes qui serait due à la libre circulation des personnes. Dans les 15 années qui ont suivi l’entrée en vigueur de l’ALCP, leurs salaires réels ont progressé plus fortement que pendant les 15 années précédentes. Par ailleurs, les mesures d’accompagnement à la libre circulation des personnes préviennent ou sanctionnent efficacement les abus.

Le nouveau rapport sur les effets de l’ALCP conforte la conviction de l’Union patronale suisse: la libre circulation des personnes est essentielle à la prospérité et donc au bien-être de la Suisse. Vouloir remettre en cause ces acquis à la légère, voire les dénoncer sciemment pourrait se traduire par un douloureux effet boomerang. Pour prévenir ce risque et assurer l’acceptation par la population d’une idée, la libre circulation des personnes, qui malgré quelques inconvénients marginaux, nous a valu dans l’ensemble bien des avantages, il faut atténuer ses conséquences négatives. Il faut donc mieux soutenir les demandeurs d’emploi indigènes. Un aménagement efficace et non bureaucratique de la priorité aux chômeurs offre cette chance. Il faut la saisir!