Les initiatives cantonales 24.305 et 24.311 étaient à l’ordre du jour de la séance d’aujourd’hui du Conseil des États dans le cadre de la session de printemps. Toutes deux demandent l’introduction d’un congé parental national d’au moins 20 semaines. Le Conseil des États n’a pas donné suite à ces deux initiatives cantonales, mais souhaite néanmoins se pencher plus en détail sur la question du congé parental, et ce sous la forme de deux autres initiatives cantonales qui n’ont pas encore été traitées.
Un besoin compréhensible de passer plus de temps en famille
L’Union patronale suisse (UPS) comprend que les parents souhaitent avoir beaucoup de temps à consacrer à leur famille après la naissance d’un enfant et soutient les solutions sectorielles ou d’entreprise dans ce domaine. Cependant, les initiatives cantonales proposées manquent leur objectif et doivent être clairement rejetées. Au lieu de solutions à court terme, les employeurs s’engagent en faveur de mesures durables et à long terme qui permettent de mieux concilier vie professionnelle et vie familiale. Cela inclut notamment des modèles de travail flexibles ainsi que le développement ciblé d’offres de garde d’enfants par des tiers.
De telles améliorations structurelles sont décisives, en particulier pour les femmes qui souhaitent continuer à travailler à temps partiel ou à temps plein après la naissance d’un enfant. Ce n’est qu’en encourageant de manière ciblée des conditions de travail favorables à la famille qu’il sera possible de créer un allègement durable qui réponde à la fois aux besoins des familles et aux exigences de l’économie.
Un grand défi pour les petites et moyennes entreprises
Un congé parental prolongé représente un défi organisationnel et financier considérable, en particulier pour les petites et moyennes entreprises (PME). Une prolongation des périodes d’absence alourdirait encore la charge des entreprises concernées, dont beaucoup souffrent déjà d’une pénurie persistante de main-d’œuvre. En outre, le financement d’un congé parental prolongé entraînerait inévitablement une augmentation des coûts salariaux indirects. Ces dernières années, les taux de cotisation pour l’AVS, l’AI et l’APG ont déjà augmenté à plusieurs reprises. Une nouvelle augmentation aurait pour conséquence de grever financièrement non seulement les employeurs, mais aussi les salariés, et de mettre en péril la compétitivité de la place économique suisse.
Il existe déjà des secteurs et des entreprises qui proposent des solutions de congé parental allant au-delà des exigences légales minimales. L’UPS s’engage à promouvoir de telles solutions sur mesure et spécifiques à chaque secteur, au lieu de créer une réglementation uniforme prescrite par l’État qui ne tient pas suffisamment compte des besoins individuels des entreprises et des salariés.
Les avantages à long terme des modèles de congé parental remis en question
Le 19 février 2025, le Conseil fédéral (CF) a adopté un rapport sur les coûts et les avantages des modèles de congé parental, en se basant sur le postulat de la CSSS-N «Modèle macroéconomique (coûts-bénéfices) des modèles de congé parental» (21.3961). Une analyse documentaire met en évidence les avantages et les inconvénients des différents modèles pour la Suisse. Selon le rapport, il apparaît clairement que les coûts des modèles de congé parental sont faciles à estimer, mais que les avantages à long terme sont difficiles à quantifier. Le soutien financier à l’accueil extrafamilial des enfants serait moins coûteux et plus efficace que les modèles de congé parental. Ce rapport encourage les employeurs à s’engager en faveur de solutions sur mesure et spécifiques à chaque secteur lorsqu’il s’agit de promouvoir la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale.
