Au cours de ces 25 dernières années, près de 950’000 emplois ont vu le jour en Suisse. Ce chiffre résulte d’une diminution de quelque 140’000 emplois dans l’industrie et de l’accroissement des effectifs de l’ordre de 1,1 million de personnes dans le secteur des services. Suite à l’automatisation et à la délocalisation de la production à l’étranger, la productivité accrue a débouché sur une réduction du nombre des emplois dans l’industrie. A l’inverse, dans le secteur tertiaire, des emplois supplémentaires ont été créés aussi bien dans les domaines à faibles qualifications que dans ceux qui exigent des qualifications élevées. Selon les estimations disponibles allant jusqu’à 2025, il faut s’attendre à voir apparaître 187’000 postes supplémentaires sur le marché du travail suisse.
Le point de mire actuel «La numérisation, malédiction ou bénédiction?» examine les conséquences de la numérisation sur le marché suisse du travail et montre où se situeront à l’avenir les perspectives de réussite et les défis. Les chances pour la place économique suisse sont plus qu’intactes pour autant qu’elles ne soient pas étouffées dans l’œuf par des réglementations stupides. Il s’agit bien plutôt de créer des conditions-cadre propices à la numérisation dans des domaines tels que la protection des données, la politique de la formation et de la recherche, le partenariat social ou le droit du travail et celui des assurances sociales. L’un des plus grands défis qui nous attend réside dans l’adaptation de la qualification des travailleurs aux besoins de l’économie numérique. La formation et le perfectionnement tout au long de la vie relèvent au premier chef de la responsabilité de chaque individu, mais à cette fin, les entreprises doivent soutenir leurs collaborateurs du mieux qu’elles peuvent.