Ces dernières années, la Suisse a connu une recrudescence des demandes d’asile. Le pic de la décennie écoulée a été atteint en 2015, quand près de 40’000 personnes ont demandé l’asile dans notre pays. La proportion de ceux qui ont été reconnus comme réfugiés ou accueillis à titre provisoire a également progressé. Se pose du même coup la question de leur intégration dans la société – en particulier sur le marché du travail –, d’autant plus que l’évolution démographique va continuer de réduire le réservoir de main-d’œuvre disponible dans notre pays. Notre prochain «En Point de mire» intitulé «Intégrer les réfugiés davantage et rapidement au marché du travail» traite ce sujet, en partant de divers chiffres et réalités de la politique migratoire suisse pour aborder ensuite les difficultés à surmonter, sans oublier de présenter des exemples d’intégration réussie de réfugiés dans le monde du travail.
De nombreux obstacles s’opposent toutefois à la mise en valeur et à l’intégration au marché du travail de cette ressource potentielle offerte par les réfugiés. Une des principales barrières est le manque de connaissances linguistiques, auquel s’ajoutent d’autres obstacles de type culturel, social, administratif et réglementaire. Avec son programme de préapprentissage d’intégration la Confédération a mis sur pied une structure qui, dans un premier temps, devrait chaque année permettre jusqu’à 1000 réfugiés de commencer un apprentissage pouvant être suivi d’un emploi régulier. Le préapprentissage d’une année fournit de riches enseignements et aptitudes professionnelle et comprend aussi une partie pratique en entreprise. Plusieurs entreprises et organisations ont déjà mis en route des programmes de préapprentissage, parmi d’autres projets visant à offrir des chances aux réfugiés. Toutes font pratiquement d’un bout à l’autre des expériences positives.
Mettre sur pied un système efficace d’intégration des réfugiés demande certainement un gros effort au monde politique, à l’économie et à l’État. Mais en tirant tous à la même corde, on peut faire bouger bien des choses, comme l’ont montré les succès obtenus jusqu’ici et l’intégration de nombreux secondos dans le passé. Pour ce qui est des employeurs, il leur paraît essentiel de pouvoir recruter sans complications administratives excessives du personnel possédant les compétences linguistiques, sociales et culturelles voulues. A partir de là, ils sont tout à fait disposés à contribuer à l’intégration durable des réfugiés dans le marché du travail.