Les employeurs se mobilisent pour l’intégration des jeunes handicapés sur le marché du travail

15 novembre 2018 Nouvelles

Une étude de Compasso fournit de précieuses indications sur la façon dont les jeunes adultes atteints dans leur santé peuvent être mieux intégrés à la vie professionnelle. Les employeurs se montrent également très actifs à ce chapitre et soutiennent les propositions concrètes de l'étude.

Chaque année, en Suisse, 2000 jeunes atteints de troubles physiques ou psychiques ne parviennent pas à s’insérer sur le marché du travail. Ils dépendent ainsi d’une rente AI et restent souvent tributaires de prestations sociales toute leur vie durant. Un rentier AI sur sept est âgé de 18 à 24 ans. Afin d’améliorer leur entrée dans la vie professionnelle, le réseau Compasso, a dressé un état des lieux avec le concours du Bureau fédéral de l’égalité pour les personnes handicapées (BFEH). Cette étude suscite également un grand intérêt de la part des employeurs. Lesquels, dans le cadre de Compasso, s’investissent de plus en plus en faveur de l’insertion professionnelle.

Selon l’étude, il est important pour les jeunes concernés, mais aussi pour leurs parents et les employeurs, de pouvoir obtenir au besoin un soutien professionnel ciblé. Des deux côtés, on considère que la gestion qualifiée du processus par une source unique, de la fin de la scolarité jusqu’à l’intégration durable dans le marché du travail primaire, est un facteur de réussite important. L’étude a révélé en particulier que, pour les employeurs concernés, le fait de disposer au plan national d’un point de contact neutre dispensant des conseils et des informations, serait un soutien important.

Les chances d’une entrée réussie sur le marché du travail après une formation coûteuse dans des institutions spécialisées sont meilleures si les jeunes concernés ont déjà eu l’occasion d’effectuer des stages sur le marché du travail primaire pendant leur formation. Tant les employeurs que les partenaires sociaux doivent constater que, malgré tous les efforts, des obstacles juridiques rendent l’insertion professionnelle plus difficile. Par exemple, la LAI fixe aujourd’hui à 40 pour cent le taux d’invalidité minimum donnant droit à une rente AI. Cela n’encourage pas les jeunes concernés à augmenter leur temps de travail et leur productivité, puisqu’ils risquent de perdre leur rente partielle. Si l’augmentation de revenu correspondant est inférieure au montant de cette rente, il leur restera moins d’argent en poche à la fin du mois.

Le Conseil fédéral a intégré ces préoccupations dans l’actuel projet Développement continu de l’AI et il propose certaines mesures. Pour les employeurs, celles-ci sont toutefois insuffisantes. En lieu et place, ils prônent un modèle basé sur une solution d’indemnités journalières accompagnée de mesures d’intégration progressive plutôt que sur l’octroi de rentes AI à de jeunes adultes. Seuls les jeunes handicapés qui, malgré de grands efforts, n’auront jamais une chance de prendre pied ne serait-ce que partiellement sur le marché du travail primaire devraient se voir octroyer directement des rentes. Dans le contexte du Développement continu de l’AI, il est important que le Parlement examine sérieusement un tel modèle.