Les employeurs dénoncent les exigences de congés payés

30 octobre 2019 Nouvelles

Suite à des consultations internes, l'Union patronale suisse a décidé de ne pas organiser de référendum contre le congé de paternité de deux semaines. Elle n’en reste pas moins très fermement opposée à l’officialisation d’un congé de paternité ainsi qu’à d'autres demandes de congés rémunérés.

«Nous sommes favorables à des solutions d’entreprise plutôt qu’à des prescriptions légales uniformes», déclare Roland A. Müller, directeur de l’Union patronale suisse (UPS). La question de savoir si l’UPS, conjointement avec l’UDC Suisse et l’Union suisse des arts et métiers (usam), dirigera ou co-dirigera un référendum contre le congé de paternité de deux semaines voté récemment a fait l’objet de débats ces jours-ci. «Le 10 octobre, l’UPS a demandé l’avis détaillé de son Comité de direction et pris une décision négative», explique M. Müller. D’une part des positions divergentes se sont exprimées au sein de l’association, d’autre part les chances de succès d’un référendum sont jugées faibles. Sur la base de cette décision interne de la branche, l’UPS s’abstiendra donc à la fois de lancer une demande de référendum de manière indépendante et de soutenir un groupe puissant – en l’occurrence l’UDC Suisse – dans son intention d’engager cette action.

«L’UPS continuera cependant à s’opposer fermement à tout développement supplémentaire des congés payés – au besoin par voie de référendum», déclare le directeur à propos de la décision prise le 29 octobre par la commission ad hoc du Conseil des Etats en faveur de diverses formes de congés d’assistance. Le congé de paternité s’inscrit dans le contexte de nombreuses autres demandes de temps libre rémunéré. Il s’agit notamment d’un congé parental et d’un congé de prise en charge, ainsi que d’une extension de l’obligation de l’employeur de continuer à payer le salaire pour les soins prodigués à des membres de la famille malade. Toutes ces revendications, avec l’augmentation des charges salariales accessoires dont elles s’accompagnent, renchérissent considérablement le facteur travail et sont très fermement rejetées dans l’optique de l’employeur. D’autant plus que le financement du deuxième pilier entraînera déjà, inévitablement, une augmentation des coûts salariaux annexes.