Dans le cadre de la réforme de la prévoyance vieillesse 2020, le syndicat Travail Suisse exige le relèvement de 90 à 95 pour cent de la quote-part minimale légale (legal quote) dans la prévoyance professionnelle. Les assureurs-vie ne seraient donc plus autorisés à conserver comme bénéfice que 5 pour cent au maximum des excédents réalisés au titre du 2ème pilier, les 95 pour cent restants devant être utilisés en faveur des travailleurs assurés. Travail Suisse juge trop généreuse la réglementation actuellement prévoyant de limiter leur marge de bénéfices à 10 pour cent.
La faîtière syndicale néglige totalement le fait que les assureurs-vie, avec ce modèle d’assurance, sont aussi les seuls opérateurs à assumer la totalité des risques pouvant fragiliser les rentes des travailleurs et à garantir les prestations. Les salariés qu’ils assurent sont à l’abri d’éventuelles contributions d’assainissement ou de réductions de prestations. Or, pour garantir celles-ci, les sociétés d’assurance doivent constituer le capital propre nécessaire, c’est-à-dire pouvoir compter sur des bénéfices suffisants.
Dans sa réponse à la consultation sur le projet Réforme de la Prévoyance vieillesse 2020 (en allemand), l’Union patronale suisse a indiqué une voie praticable, parce que susceptible de réunir des majorités, en vue de garantir les rentes vieillesse de demain. Un relèvement de la quote-part minimale n’entre pas dans ce cadre et n’apparaît ni judicieux ni indispensable. Au contraire, il mettrait en danger le modèle efficace des assureurs-vie et la protection qu’elle offre aux PME et à leurs employés. Un modèle qui, soit dit en passant, jouit depuis quelques années d’une faveur grandissante parmi ces entreprises.