La croissance de l’économie suisse s’est poursuivie au premier trimestre 2011, mais a perdu de sa vigueur. Les exportations ont résisté aux aléas monétaires et soutenu le produit intérieur brut (PIB), qui a progressé de 0,3% comparé au trimestre précédent.
La performance contraste avec les hausses de 0,8% enregistrées aux troisième et quatrième trimestres de l’an passé. Elle est aussi inférieure aux pronostics des économistes sondés par l’ATS, qui se situaient entre 0,5% et 1%. Mais de ce seul trimestre, on ne peut pas conclure hâtivement qu’il y a un changement de tendance. Selon le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO), car en comparaison avec janvier-mars de l’an dernier, le PIB a crû de 2,4%. La croissance prévue pour l’heure par le SECO pour l’ensemble de 2011 (+2,1%) est donc encore atteignable. Les experts de la Confédération se réuniront la semaine prochaine et communiqueront leur prochaine estimation mi-juin.
L’industrie a bien résisté alors que les services ont faibli. L’évolution était plate ou en recul dans l’hôtellerie-restauration et le commerce de détail, ainsi que dans les services financiers, qui n’ont pas retrouvé leur rôle de moteur d’avant la crise. Les ventes de biens et services à l’étranger ont augmenté de 5,7% d’un trimestre à l’autre. Les exportations de marchandises ont tenu bon, grimpant de plus de 3% en dépit des craintes liées au franc fort. Machines, appareils et électronique y ont contribué, de même que les instruments de précision, l’horlogerie et la bijouterie.
Cette résistance s’explique par la dynamique encore élevée de la demande mondiale, ainsi que celle de l’économie allemande, premier partenaire commercial de la Suisse. Mais il est difficile de faire des pronostics pour la suite: de mois en mois, les indicateurs conjoncturels européens sont très volatils.
