La Suisse tient bon dans la récession – empoignons les problèmes de l’heure! Oui à la révision de la LACI!

29 mars 2010 Communiqués de presse

L’économie suisse a prouvé sa bonne résistance à la crise. Le marché du travail est robuste et les perspectives se présentent sous un jour plus réjouissant qu’on ne l’annonçait en automne 2009. Il ne faut donc pas différer davantage le règlement des problèmes existants dans le domaine des assurances sociales. L’Union patronale suisse milite donc pour un OUI à la révision de l’assurance-chômage et pour une svelte 11e révision de l’AVS. Elle souhaite en outre que l’on fasse avancer rapidement les révisions 6a et 6b de l’AI.

La Suisse a mieux résisté à la crise économique que la plupart des États industrialisés. Plusieurs facteurs ont contribué à ce résultat, a rappelé le président de l’Union patronale Rudolf Stämpfli : la politique efficace de la Banque nationale suisse, l’effet stabilisateur des dépenses de l’État et de l’assurance-chômage, la bonne santé des budgets publics, les trois programmes de stabilisation ciblés mis en route par la Confédération, enfin la libre circulation des personnes avec l’UE. Ont aussi produit un heureux effet les améliorations structurelles qui ont été introduites en Suisse depuis une dizaine d’années.

Bien que la reprise conjoncturelle soit encore faible et obérée de nombreux risques, le président de l’UPS met en garde contre la tentation de «continuer à gérer l’agenda économique et sociopolitique en mode ‘crise’ et de différer la résolution de problèmes brûlants».

Il dénonce vigoureusement le désir des syndicats, encouragés par le résultat de la votation du 7 mars, de réclamer à présent une extension des prestations du 2e pilier. «Compte tenu des problèmes de financement considérables que connaissent plusieurs assurances sociales et du financement problématique de l’évolution démographique, ce qu’il faut avant tout, c’est une stratégie d’assainissement et de consolidation». A cet égard, la prochaine étape la plus urgente est la 4e révision de la LACI, une révision « light » de l’AVS et les révisions 6a et 6b de l’AI.

Attaques injustifiées contre la libre circulation des personnes
Comme l’a rappelé le vice-président Wolfgang Martz, le marché suisse du travail a fait preuve d’une étonnante robustesse face à la crise, de sorte que le taux de chômage n’a pas progressé chez nous aussi fortement qu’on l’avait craint initialement. Il est encore passablement dynamique et certains secteurs connaissent même une pénurie de personnel. « La possibilité pour l’économie suisse de recruter du personnel dans l’UE, ponctuellement aussi dans des pays tiers, est de la plus haute importance », a souligné l’orateur. M. Martz a critiqué les récentes attaques dirigées contre la libre circulation avec l’UE, car fondées sur de faux reproches. Contrairement aux affirmations des adversaires de la libre circulation des personnes, l’afflux en Suisse d’immigrants provenant des États de l’UE17/AELE s’est nettement réduit l’an dernier. Le solde migratoire effectif des nouveaux venus sur le marché suisse du travail a diminué de 20% et le solde migratoire a même chuté de 34%! Une analyse exacte de la statistique montre aussi que l’allégation selon laquelle la libre circulation débouche sur l’abus de l’assurance-chômage est sans fondement.

Wolfgang Martz a mis en garde contre la tentation de relativiser ou d’entraver la libre circulation des personnes à cause d’une récession conjoncturelle. Et d’ajouter : « L’Union patronale suisse s’engagera de toutes ses forces contre une dénonciation de l’Accord sur la libre circulation des personnes et n’acceptera des corrections à son application que si elles sont demandées sur la base de dysfonctionnements clairement attestés et si elles ne risquent pas de ternir l’attrait du marché suisse du travail».

Oui à un assainissement équilibré de l’assurance-chômage
Pour le directeur Thomas Daum, le projet de révision de l’assurance-chômage (LACI) adopté par le Parlement revêt un caractère urgent. Il est judicieux du point de vue du marché du travail et socialement équilibré. «L’Union patronale suisse entend par conséquent soutenir activement contre le référendum annoncé par les syndicats et les partis de gauche».

L’assurance-chômage affiche un déficit structurel annuel de CHF 920 millions et cumulera près de CHF 9 milliards de dettes à la fin de 2010. Il faut donc agir en priorité absolue. La révision est une combinaison équilibrée de hausse de cotisations (CHF 646 millions – dont une partie provient du pour-cent de solidarité prélevé sur les salariés les plus aisés) et de corrections de prestations (CHF 622 millions). Les corrections éliminent les mauvaises incitations et renforcent le principe de l’assurance ainsi que la prise en charge personnelle. Elles touchent surtout les catégories d’assurés qui ont de bonnes chances de retrouver rapidement une place sur le marché du travail. Les reproches de démantèlement social qu’adressent les syndicats et la gauche à ce projet ratent totalement leur cible. Car, comme le souligne Thomas Daum, «même après la révision, l’assurance-chômage helvétique continuera d’offrir de bonnes prestations et couvrira très largement les risques du travail des personnes occupées».

En cas de refus de la révision, le déficit structurel de l’AC subsisterait et le Conseil fédéral se verrait contraint par la loi actuelle d’augmenter les cotisations, en l’occurrence de plus du double par rapport au chiffre du projet. Une telle situation serait non seulement préjudiciable pour l’économie, mais totalement contraire aux intérêts tant des salariés que des employeurs.

Formation continue: oui aux améliorations, mais sans poussée normative
Les employeurs jugent la formation continue professionnelle très importante et s’engagent fortement dans ce domaine en faveur de tous les modes de formation. Pour autant, souligne Jürg Zellweger, membre de la direction, « une poussée normative sous la forme d’une loi sur la formation continue serait dangereuse et contre-indiquée pour l’économie ». L’innovation, la flexibilité et l’orientation client du marché de la formation continue pourraient en souffrir. L ‘obligation de suivre des cours sape la responsabilité individuelle à l’égard de l’apprentissage tout au long de la vie, comporte le risque d’un effet contre-productif (accomplissement forcé d’heures de cours) et peut donc peser sur le marché du travail.