Campagne de tests: joindre la parole aux actes

La campagne de tests de Covid-19 a été lancée le 15 mars dernier. Par cette opération de dépistage tous azimuts, la Confédération ambitionne d’identifier à un stade précoce les personnes infectées et ainsi endiguer la propagation de la pandémie.

Les employeurs accueillent favorablement cette nouvelle stratégie qui doit contribuer à assouplir plus rapidement les restrictions sanitaires. Conformément à leurs recommandations, le dépistage va s’effectuer sur une base volontaire et gratuite. Ils demandent également que les résultats des tests soient obtenus rapidement.

Comme le montrent plusieurs enquêtes, les entreprises sont prêtes à jouer le jeu. Pour quel bénéfice? Dans les entreprises procédant à un dépistage régulier et massif, l’obligation de quarantaine pour les personnes de contact sera levée. En un mot, les tests devraient permettre de réduire l’absentéisme lié au Covid-19.

Mais à peine lancée, l’offensive de dépistage connaît des ratés. Faible coordination entre la Confédération et les cantons, manque d’information et de matériel: pour l’heure, la mise en œuvre n’est pas à la hauteur des ambitions affichées.

Pour corriger ces dysfonctionnements, un groupe de travail a été mis sur pied à la demande de l’Union patronale suisse. Il réunit des experts de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), de la Conférence suisse des directrices et directeurs cantonaux de la santé et des partenaires sociaux.

A en croire le Conseil fédéral, les entreprises sont appelées à jouer les premiers rôles dans cette campagne de tests. Le hic, c’est que ce même gouvernement maintient l’obligation de télétravail, en vigueur depuis la mi-janvier. Conséquence: la moitié de la population active travaille actuellement à domicile. Quand la main gauche vient contrecarrer l’action de la main droite…

L’entêtement du Conseil fédéral suscite l’incompréhension. Comme le reconnaît l’OFSP lui-même, les efforts consentis par les employeurs – plans de protection, gestes barrières, port du masque – ont permis de minimiser les risques de contamination dans les entreprises.

Les coûts de cette campagne de dépistage sont estimés à un milliard de francs. Le jeu en vaut-il la chandelle? Oui, à condition que les autorités cantonales mettent les bouchées doubles en s’inspirant du canton des Grisons où la stratégie de tests à grande échelle a fait ses preuves.

Le commentaire de Marco Taddei est paru dans «L’Agéfi».