Les entreprises misent sur la formation professionnelle, même au temps du COVID-19

La formation professionnelle est un atout majeur du modèle suisse. Un atout qui doit être préservé en cette période de crise. A l’heure où le taux de chômage des jeunes prend l’ascenseur, tout doit être fait pour maintenir une offre élevée de places d’apprentissage. Dans ce contexte difficile, les entreprises jouent-elles le jeu?

Oui, répond la Task Force «Perspectives d’apprentissage 2020» du Conseil fédéral, réunissant les partenaires de la formation professionnelle, qui a pour mission de promouvoir le recrutement d’apprentis et de favoriser l’entrée dans le monde du travail de titulaires d’une formation professionnelle.

La Task Force fédérale relève que le marché des places d’apprentissage est resté stable malgré les turbulences liées au Coronavirus. Pour preuve: à fin juin 2020, plus de 55’000 contrats d’apprentissage étaient signés dans toute la Suisse, soit seulement 3 pour cent de moins qu’à la fin du même mois de l’année précédente.

Ces chiffres sont étonnamment positifs, car la fermeture des écoles professionnelles pendant la phase de confinement a rendu très difficile le suivi des conseillers d’orientation, ce qui s’est traduit par une baisse des candidatures. De plus, les conditions de recrutement ont été rendues plus difficiles par les possibilités limitées de stages et d’entretiens d’embauche.

On observe des différences entre les branches et les cantons. En comparaison régionale, la Suisse romande et le Tessin affichent une baisse plus marquée du nombre d’apprentis occupés, puisque dans ces cantons, la période de confinement a coïncidé avec la phase de recrutement traditionnellement plus tardive.

Il importe donc de renforcer dans cette partie du pays l’offre de formation professionnelle. Une attention particulière doit également être accordée aux apprentis qui terminent leur cursus cet été.  A cause du fléchissement économique et les incertitudes qui y sont liées, la transition de l’école à la vie active peut s’avérer un parcours semé d’embûches.

La Task Force «Perspectives Apprentissage 2020» a pris les devants. Sous son impulsion, les services d’orientation de plusieurs cantons proposent des offres de conseil spécifiquement destinées aux apprentis fraîchement diplômés.

Les employeurs saluent ces initiatives et encouragent les entreprises à embaucher les jeunes professionnels récemment diplômés ou à garder leurs propres apprentis comme employés au terme de leur formation. Cela vaut également pour les entreprises ayant recours au chômage partiel qui peuvent garder sans complications leurs apprentis après la fin de leur apprentissage. Est-il nécessaire de rappeler que les jeunes professionnels formés au contact des réalités du marché du travail contribuent grandement à la réussite d’une entreprise?

Le commentaire de Marco Taddei est paru dans «L’Agéfi».