Les milieux économiques ont élaboré dans le cadre de la Réforme de la prévoyance vieillesse 2020 un projet de compromis constructif et ont opté pour le niveau actuel des rentes. Ce projet se limite pour l’essentiel à cinq éléments: alignement de l’âge de la retraite à 65 ans pour les deux sexes, flexibilisation de l’âge de perception de la rente, financement additionnel modéré (0,6 point de TVA et attribution intégrale du «pour cent démographique» à l’AVS), règle de stabilisation efficace pour l’AVS ainsi qu’abaissement du taux de conversion minimal à 6 pour cent, assorti de mesures de compensation. Les économies et les recettes supplémentaires doivent dans l’ensemble se contrebalancer.
Déjà dans leur documentation du 21 janvier 2016, les milieux économiques, sous l’égide de l’Union patronale suisse, ont démontré l’impact de cette réforme. Sur la base des projections actuelles, ils ont pu démontrer que les mesures concrètes préconisées dans l’AVS jusqu’à 2028/2029 au moins seraient suffisantes sans que la règle de stabilisation ne soit enclenchée. L’OFAS avait vérifié et confirmé ces calculs.
En résumé, deux points ressortent à ce stade. Premièrement, le projet de réforme présenté par l’économie est suffisant jusqu’en 2030 environ sans qu’il soit nécessaire d’enclencher la règle de stabilisation. Un premier pas serait franchi en 2033 au plus tôt concernant l’âge de référence. Bien des années peuvent encore s’écouler avant qu’il soit sérieusement question d’introduire l’âge de la retraite à 67 ans, si tant est que cette hypothèse se réalise. Ensuite, les calculs actualisés montrent bien avec quelle précision la règle de stabilisation est adaptée à l’AVS sur la durée. Ni l’âge de la retraite, ni les impôts ne seront adaptés par anticipation pour constituer des réserves. Les mesures ne seront appliquées qu’en cas de besoin et seulement au moment où elles seront indispensables.