Le Conseil des Etats soutient l’idée d’une conférence nationale visant à coordonner, élargir et faire avancer les mesures destinées à améliorer l’intégration des personnes handicapées sur le marché du travail. L’Union patronale suisse approuve également ce projet. Les employeurs s’engagent depuis des années en faveur du maintien de l’employabilité et de la réinsertion professionnelle des personnes atteintes dans leur santé. L’Union patronale suisse assume notamment le patronage de l’association Compasso, un portail d’information consacré aux questions de l’intégration et de la réintégration professionnelles qui regroupe tous les acteurs concernés: employeurs, offices AI, Suva, assurances privées et organisations d’aide aux personnes handicapées.
L’engagement de Compasso a notamment contribué au processus de transformation de l’AI d’une assurance de rente en assurance de réadaptation. Ainsi, quelque 20’000 personnes en situation de handicap ont pu conserver leur poste ou trouver un nouvel emploi en 2014, et le nombre des nouvelles rentes a diminué de moitié en l’espace de dix ans. Ces succès sont le fruit des solutions concrètes élaborées conjointement par tous les milieux concernés. Les expériences réalisées dans le cadre de l’association Compasso prouvent que le développement d’instruments de participation ascendants associé à une culture de la persuasion offre des perspectives prometteuses. Une conférence nationale sur le sujet serait conforme à cette approche. L’instauration de dispositions légales rigides demandée par une motion «Pour le développement conjoint de mesures de détection précoce des cas de maladie» offre en revanche peu de chances de succès au niveau de l’intégration professionnelle.
Eu égard à la pénurie croissante de main-d’œuvre qualifiée, l’Union patronale suisse est convaincue de la nécessité de valoriser le potentiel des personnes atteintes dans leur santé. Outre les seniors, les femmes, les jeunes et les étrangers, les personnes en situation de handicap ont un rôle à jouer dans la lutte contre le manque de personnel qualifié. Une table ronde nationale en faveur de l’intégration des personnes handicapées sur le marché du travail donnerait une impulsion importante à la politique de réadaptation. Elle encouragerait en outre l’établissement d’un dialogue constructif entre les partenaires sociaux. Le succès de l’intégration professionnelle ne dépend en fin de compte pas uniquement de l’engagement des employeurs.
