Le retour au système des contingents ne permettra pas de résoudre les problèmes liés à l’immigration. Telle est l’idée-force qui est ressortie des débats au Conseil des Etats sur l’initiative populaire «contre l’immigration de masse». Comme le Conseil fédéral et le Conseil national avant elle, la Chambre des cantons a rejeté l’initiative, suivant en cela la recommandation de l’Union patronale suisse.
Le Conseil des Etats a emboîté le pas au Conseil national qui s’était prononcé contre l’initiative populaire de l’UDC «contre l’immigration de masse» à la session d’été. A l’issue d’une longue discussion, le verdict du rejet est finalement tombé, avec une nette majorité de 34 voix contre 6. Cette majorité a exprimé l’idée que les plafonds demandés dans l’initiative pour les permis de séjour attribués aux étrangers n’étaient pas le bon moyen pour résoudre les problèmes liés à l’immigration, notamment dans le domaine de l’infrastructure.
Dans leurs interventions, maints députés ont relevé que dans différents domaines, la Suisse était dépendante de la main-d’œuvre étrangère. Ils en ont appelé aux employeurs pour qu’ils portent leur attention sur la main-d’œuvre autochtone et en particulier sur les travailleurs âgés et les femmes ainsi qu’à leur formation et leur perfectionnement.
L’initiative populaire «contre l’immigration de masse» veut ancrer dans la Constitution le principe selon lequel la Suisse gère de manière autonome l’immigration des étrangers. Ce faisant, elle remet en question la libre circulation des personnes avec l’UE. Pourtant, ces dernières années, notre pays a largement bénéficié de l’immigration sur la base de cet accord.
