La «discrimination salariale» ne peut être démontrée sur la base de méthodes statistiques comme l’enquête sur la structure des salaires de la Confédération. Car cette enquête ne tient pas compte de tous les critères qui jouent un rôle dans le montant des salaires. Par exemple, elle ne s’intéresse pas à l’expérience professionnelle effective ou à la charge au poste de travail. Une différence de salaires entre hommes et femmes peut fort bien survenir en raison de tels facteurs non discriminatoires.
Ce que l’Union patronale suisse (UPS) ne cesse de répéter est aussi confirmé par une étude commandée par le Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes, comme le rapporte «Schweiz am Sonntag». Cela montre une fois de plus que le débat doit enfin passer de la thématique de la discrimination à celle de l’égalité des chances. Grâce à une amélioration des conditions générales favorisant la compatibilité famille-travail, notamment de l’offre de structures d’accueil de jour pour enfants, et grâce à la suppression d’incitations fiscales négatives, il faut veiller à ce que les femmes ou les mères puissent participer à la vie active aux mêmes conditions que les hommes ou les pères. Dans le cadre de son programme «Avenir du marché suisse du travail», l’UPS encourage les mesures favorables à une meilleure intégration des femmes sur le marché du travail – laquelle a des répercussions positives sur leurs niveaux de rémunération.
Or, le Gouvernement n’entre pas dans ces considérations. Ignorant les conclusions de ses propres enquêtes, il s’obstine à politiser la question, loin des réalités. D’après lui, la «discrimination salariale» doit être combattue par des contrôles de salaires imposés aux entreprises. Outre son manque de pertinence, une telle mesure entrainerait, estime-t-on, un milliard de francs de coûts supplémentaires pour les entreprises concernées.