L’alcool au travail coûte un milliard de francs chaque année

4 février 2011 Nouvelles

La consommation problématique d’alcool coûte aux employeurs un milliard de francs chaque année. Les domaines de l’hôtellerie et de la construction sont les plus touchés. Mais les employeurs peuvent bénéficier d’un soutien.

La sensibilisation du monde professionnel à la problématique de l’alcool figure parmi les objectifs du Programme national alcool 2008-2012 de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Les coûts engendrés constituent un paramètre significatif pour illustrer ce problème. Toutefois, les données relatives aux retombées financières de la consommation problématique d’alcool sur le lieu de travail faisaient jusqu’alors défaut. Pour remédier à cette situation, l’OFSP et la Caisse nationale suisse d’assurance en cas d’accidents (Suva) ont, avec le soutien du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO), mené une étude. Les résultats sont désormais disponibles.

Sur les 1300 responsables des ressources humaines interrogés, 85 % sont convaincus que l’alcool peut être source de problèmes sur le lieu de travail. Près d’un tiers des entreprises sondées emploie des salariés présentant une consommation problématique avérée. Ces chiffres s’appuient sur des évaluations de tiers, en l’occurrence les responsables du personnel. Sur l’ensemble du panel étudié, la part de salariés présentant une consommation problématique d’alcool s’élève à 2 %. En extrapolant ces données, cela représente environ 70 000 personnes sur 3,5 millions de personnes actives en Suisse.

Des coûts non négligeables au niveau économique
Selon les extrapolations, les coûts annuels de l’absentéisme, des accidents et des pertes de productivité dus à l’alcool en Suisse se montent à un milliard de francs. Plus des quatre cinquièmes des coûts sont induits par les pertes de productivité car, selon l’étude, une personne présentant une consommation problématique a un rendement de 15 % inférieur à celui des autres.

Par rapport aux grandes entreprises, les petites structures de 10 à 20 salariés comptabilisent un nombre de cas de consommation problématique plus de deux fois supérieur. Selon les auteurs de l’étude, ce résultat pourrait s’expliquer par le contact plus étroit qu’entretiennent les responsables du personnel avec les employés dans les petites entreprises. Aussi, même si une partie des salariés ayant des problèmes d’alcool effectuent leur travail sans être limités, la consommation problématique se remarque plus facilement. L’hôtellerie (5,1 % d’employés présentant une consommation problématique) et la construction (3,9 %) sont les secteurs les plus touchés. A l’inverse, l’administration publique, y compris l’enseignement, enregistre les chiffres les plus bas (0,5 %).

Les programmes de prévention sont efficaces
Près de 14 % des entreprises interrogées se sont dotées d’un programme de prévention et 6 % prévoient de le faire. Le Programme national alcool propose divers instruments et offres permettant notamment aux responsables des ressources humaines et de la formation de réagir à temps et de manière adéquate aux problèmes d’alcool des employés. Ainsi, Addiction Info Suisse a développé, en collaboration avec Promotion Santé Suisse, le SECO et la Suva, un site Internet www.alcoolautravail.ch et publié une brochure à l’intention des employeurs. En outre, la Suva a mis en ligne des informations sur la gestion de la santé dans l’entreprise http://selbsttestbgm.suva.ch, et Promotion Santé Suisse donne diverses astuces par le biais d’un programme pour la santé en entreprise sur www.pme-vital.ch.