Si l’on interroge Google sur la notion de durabilité, celle-ci correspond au principe selon lequel “il ne faut pas consommer plus de ressources que celles qui peuvent se régénérer ou qu’il est possible de mettre à disposition à l’avenir”. Ce principe a trouvé sa première application en sylviculture, où la forêt ne devrait se voir prélever que la quantité de bois qui y repousse en permanence. Les résultats de la recherche sur Google montrent que le terme est le plus souvent utilisé dans un contexte écologique. Mais les invités de la “Journée des assureurs”, à laquelle participait l’Union patronale suisse, ont pu constater qu’il doit aussi s’entendre de manière nettement plus large.
L’Association Suisse d’Assurances (ASA), organisation professionnelle du secteur de l’assurance privée, a organisé une manifestation de branche au KKL de Lucerne. Un programme varié, axé sur le thème de la durabilité, attendait les invités. Le président de l’ASA, Rolf Dörig, a signalé d’emblée que pour les assureurs, la formule « gestion durable » n’était pas de la poudre aux yeux, puisque les affaires d’assurance sont par nature conçues pour le long terme. Cette notion a toutefois plusieurs dimensions et comprend, outre la durabilité écologique, la durabilité sociale et financière. Ainsi la durabilité financière est nécessaire pour un budget national sain, lequel est à son tour une condition préalable à la durabilité écologique et sociale.
Dans son exposé, le prof. Christoph A. Schaltegger de l’Université de Lucerne a également abordé le thème de la durabilité, en mettant l’accent sur la durabilité financière des finances publiques. Ce sujet est plus que jamais d’actualité, les dépenses énormes liées à la pandémie de Covid-19 ayant provoqué un gonflement massif de la dette mondiale, évolution qui n’a pas épargné non plus le budget de la Confédération. La question essentielle consiste donc à déterminer un niveau d’endettement acceptable et le moment où il faut le geler pour ne pas compromettre la durabilité du budget de l’État, a souligné l’orateur. Sa conclusion est que la dette n’est ni bonne ni mauvaise. Elle constitue la base d’un financement moderne de l’État, tout en comportant un risque, puisque la démocratie parlementaire tend à déboucher sur des dépenses publiques excessives. A cet égard, il a également défendu le frein à l’endettement, qui contribue largement à maintenir le taux d’endettement de la Confédération sous contrôle tout en offrant la marge de manœuvre nécessaire à une politique fiscale expansive en période de crise, comme ce fut le cas lors de la pandémie.
Schaltegger a également souligné que la majeure partie de l’endettement n’est pas occasionnée de nos jours par le budget fédéral proprement dit, mais par les assurances sociales, en particulier l’AVS. Une réforme s’impose donc qui tienne compte de la tendance démographique, à savoir que nous vivons de plus en plus longtemps et qu’il y a moins d’actifs par rentier pour financer l’AVS.
Vers la fin de la manifestation, le Conseiller fédéral Ueli Maurer a adressé aux invités les salutations du Gouvernement. Il a notamment évoqué la menace d’une pénurie d’énergie en indiquant qu’il est grand temps de discuter des solutions possibles. Ces temps-ci, la Suisse n’a pas besoin de discours moralisants, mais de solutions, a déclaré M. Maurer.
L’Association Suisse d’Assurances représente les intérêts d’environ 70 assureurs et réassureurs qui emploient en Suisse près de 50 000 personnes. Elle est membre de l’Union patronale suisse depuis 1961.
Dans une série, l’UPS rend compte des assemblées annuelles de certains de ses membres. Cet été, quelques brefs reportages sur ces visites seront publiés.
