30 pour cent des travailleurs suisses seraient sous-qualifiés selon une analyse de l’OIT

4 novembre 2014 Nouvelles

Selon une étude de l’OIT, près d’un travailleur sur trois est sous-qualifié en Suisse. Cette analyse néglige le fait que, dans notre pays, certaines qualifications professionnelles élevées ne s’acquièrent pas sur les bancs universitaires, mais par la voie de la formation professionnelle.

Une étude statistique réalisée par l’Organisation internationale du travail (OIT) révèle que 25 à 45 pour cent des travailleurs en Europe sont soit surqualifiés, soit sous-qualifiés pour les emplois proposés. Autrement dit, le marché du travail européen souffre d’une forte inadéquation entre l’offre et la demande. Pour la Suisse, l’analyse estime que 29,8 pour cent des travailleurs sont sous-qualifiés et 5,7 pour cent, surqualifiés pour leur poste actuel.

Si ces chiffres étaient corrects, alors notre système de formation et notre marché du travail présenteraient un grave dysfonctionnement. Or ce n’est pas le cas, bien au contraire: sur le plan international, la Suisse est (toujours) considérée comme un modèle en la matière.

En réalité, l’étude ne tient pas compte du fait que, dans les pays disposant de systèmes de formation et de perfectionnement proches des réalités du marché de l’emploi, certains métiers hautement qualifiés ne s’acquièrent pas via la filière des hautes écoles, mais par la voie de la formation professionnelle. L’analyse statistique de l’OIT conclut par exemple que les opticiens suisses sont sous-qualifiés pour leur emploi parce qu’ils ne sont pas formés dans une haute école.

Paradoxalement, l’étude de l’OIT vise précisément à promouvoir des systèmes éducatifs et de formation professionnelle axés sur les besoins du marché du travail. En ce qui concerne la Suisse, les indicateurs des économistes de l’OIT pointent dans la mauvaise direction.