Il y a «taux de chômage» et «taux de chômage»

8 décembre 2016 En point de mire
Par Simon Wey

Le taux de chômage (ou de personnes sans emploi) publié par l’Office fédéral de la statistique et le taux de chômage recensé par le Secrétariat d’Etat à l’économie sont souvent vus et employés comme synonymes. Or, ces notions ne recouvrent pas exactement la même réalité, ce qui peut donner lieu à des méprises et parfois à des conclusions erronées. Conceptuellement, le «taux de sans-emploi» est d’une portée plus large que le taux de chômage du Seco. Mais celui-ci est disponible à intervalles de temps plus courts et à une échelle plus fine.

Le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) recense chaque mois l’effectif des chômeurs à partir de l’ensemble des demandeurs d’emplois inscrits auprès des Offices régionaux de placement (ORP). Pour son chiffre du chômage publié chaque trimestre, l’Office fédéral de la statistique se base, quant à lui, sur la définition de l’Organisation internationale du travail et sur le nombre de personnes sans emploi recensé à partir d’interviews téléphoniques et d’extrapolations.

Les deux approches ont leurs avantages et leurs inconvénients. Le taux de chômage du Seco, par exemple, est certes disponible à fréquence plus rapprochée et à l’échelon cantonal, mais il manque de précision dans la mesure où tous les demandeurs d’emploi ne s’inscrivent pas auprès des ORP. De son côté, le taux de personnes sans emploi calculé par l’Office fédéral de la statistique peut être tronqué puisque ces personnes sont plus facilement accessibles par téléphone que les personnes actives. En revanche, il se prête à des évaluations tant quantitatives que qualitatives au niveau national et international. Parce qu’elles se complètent l’une l’autre par leurs particularités, ces deux mesures sont toutefois incontournables.

La présente publication «En point de mire» sur les définitions du taux de chômage inaugure une nouvelle série de publications de l’Union patronale suisse, qui souhaite ainsi contribuer à une meilleure compréhension des réalités du marché du travail. L’UPS prendra donc désormais des thèmes d’actualité dans sa «ligne de mire», avec à chaque fois une présentation succincte et raisonnée de chiffres et de faits.