Une Déclaration qui vante les atouts du partenariat social

12 novembre 2018 Revue de presse

En 2019, l’Organisation internationale du travail (OIT) fêtera son centenaire. Cette vieille dame, née d’un idéal de justice sociale, est la seule institution tripartite de l’ONU réunissant des représentants des gouvernements, des employeurs et des employés. Pour commémorer cet anniversaire, l’OIT a lancé l’initiative sur le futur du travail, qui se concrétisera par l’adoption, lors de la Conférence internationale du travail de juin 2019, d’une Déclaration mondiale sur l’avenir du travail.

Membre fondateur de l’organisation, la Suisse a décidé d’apporter son soutien à cette commémoration en adoptant une «Déclaration tripartite sur le futur du travail et du partenariat social en Suisse à l’ère de la numérisation de l’économie», qui a été signée le 18 octobre dernier à Berne par le conseiller fédéral Johann Schneider-Amman, le directeur général de l’OIT Guy Ryder et les associations faîtières des partenaires sociaux.

Ce soutien ne doit rien au hasard. En favorisant le dialogue tripartite dans la recherche de solutions aux problèmes du monde du travail, l’OIT contribue à créer des emplois décents et à faire respecter les droits de l’homme dans le monde du travail.

A l’heure où le partenariat social connaît quelques vicissitudes dans notre pays et où l’avènement du numérique exerce une influence croissante sur le monde du travail, cette Déclaration arrive à point nommé.

Au cœur du modèle économique
Ce texte permet tout d’abord de réaffirmer avec force que le partenariat social est au cœur du modèle économique suisse. Si notre pays est un champion de la compétitivité, il le doit non seulement à l’excellence de son système de formation et à sa capacité d’innovation, mais aussi à la solidité du dialogue social qui s’appuie sur la confiance, le sens du compromis et la recherche de solutions pragmatiques.

En filigrane transparaît la conviction des parties signataires que le partenariat social donne de meilleurs résultats que n’importe quelle loi, a fortiori à l’ère du tout numérique. Contrairement au législateur, les partenaires sociaux peuvent en effet réagir rapidement aux défis posés par la transformation technologique en tenant compte des spécificités des secteurs économiques. En somme, le futur du travail passe par le partenariat social.

Les parties s’accordent à dire que l’économie numérique comporte certes des risques mais ouvre aussi de nouveaux horizons: un nombre significatifs d’emplois et de nouveaux marchés vont être créés. Si elle veut tirer son épingle du jeu dans ce nouveau contexte, la Suisse doit consolider et développer encore ses atouts, tels notre économie ouverte sur le monde et notre système de formation professionnelle en entreprise.

En parallèle, il faudra utiliser les opportunités offertes par le développement technologique pour favoriser l’apprentissage tout au long de la vie et promouvoir des solutions visant à améliorer la conciliation de la vie professionnelle et familiale, le temps de travail et les loisirs.

Le commentaire de Marco Taddei est paru dans «L’Agefi».