Stopper d’urgence la «déflexibilisation» du marché du travail

3 novembre 2015 Communiqués de presse

Les multiples agressions récentes contre l’atout maître de notre marché du travail qu’est sa flexibilité sont en train de détériorer sérieusement les conditions générales d'activité des entreprises en Suisse. Si l'on ne réagit pas, elles vont constituer une menace pour des milliers d'emplois, comme pour la prospérité de notre pays d'une manière générale. Voilà pourquoi l'Union patronale suisse est radicalement opposée à de nouvelles exigences bureaucratiques des syndicats, en particulier à toute complication matérielle supplémentaire des mesures d'accompagnement de la libre circulation des personnes.

Depuis quelque temps, l’atout comparatif majeur qu’est pour la place économique suisse la flexibilité de son marché du travail se trouve de plus en plus affaibli et menacé par de nombreuses attaques. Cette «déflexibilisation» graduelle des conditions générales d’activité fait que les entreprises ont toujours plus de peine à maintenir des postes de travail concurrentiels dans notre pays. Des milliers d’emplois, ainsi que la prospérité dont jouit la population dans son ensemble, sont ainsi en jeu. Préoccupée par cette évolution, l’Union patronale suisse présente un catalogue de mesures urgentes pouvant être lu comme la recette d’une économie saine, capable d’offrir demain comme hier des emplois attrayants avec des conditions de travail optimales.

De nouvelles ingérences réglementaires dans un marché du travail encore efficace et fonctionnel nous sont annoncées, en particulier sous la forme d’un renforcement matériel des mesures d’accompagnement de la libre circulation des personnes (FlaM). Les syndicats motivent leurs revendications dans ce sens par la «lutte contre les abus» en lien avec la pratique du dumping salarial. Ce faisant, ils alimentent les craintes latentes du public à l’égard d’un risque de contournement du niveau de protection existant par la main-d’œuvre étrangère. Plusieurs études et rapports sur les effets de la libre circulation des personnes sur les salaires et les conditions de travail en Suisse montrent pourtant clairement que les mesures d’accompagnement en place ont fait leurs preuves et que les craintes d’éviction sont infondées. Leur mise en œuvre peut cependant être encore optimisée. Une professionnalisation des organes de contrôle s’impose, tout comme l’application systématique des directives en vigueur. Il va sans dire, en revanche, que toute réglementation supplémentaire est superflue et exclue. Sans compter que, dans le cadre de la mise en œuvre de l’initiative sur l’immigration de masse, il faut se demander comment les mesures d’accompagnement pourront être prolongées.

Les employeurs rejettent vigoureusement, par ailleurs, un nouveau renforcement de la protection contre les licenciements, l’introduction de quotas (quels qu’ils soient) ou un contrôle étatique des salaires. Toutes ces revendications syndicales affaibliraient encore sensiblement la capacité d’adaptation de l’économie suisse déjà laminée par le choc du franc. Pour gérer l’immigration conformément à la décision populaire de février 2014, il faut, au contraire, prendre des mesures d’accompagnement hors du marché du travail, notamment dans les domaines de l’aménagement du territoire et des infrastructures. Enfin l’âge de la retraite doit être flexibilisé dans le cadre de la réforme de la prévoyance vieillesse, afin que le potentiel de la main-d’œuvre autochtone puisse être mieux exploité.

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