Egalité des salaires: des faits plutôt que des mythes!

2 juillet 2015 Nouvelles

La méthode utilisée par l’Office fédéral de la statistique pour calculer les différences de salaires entre hommes et femmes ne permet de tirer aucune conclusion probante sur la discrimination salariale. C’est ce que montre une étude de l’Université de Berne et du Bureau B,S,S commandée par l’Union patronale suisse. Exiger sur la base des données actuelles des mesures politiques à l’appui de l’égalité des salaires ne se justifie donc pas.

Le Conseil fédéral a annoncé un projet de loi qui soumet à des contrôles de salaires les entreprises de plus de 50 employés. Cette démarche se fonde sur le présupposé selon lequel les femmes subissent une discrimination injustifiable sur le plan salarial. Est-ce vraiment le cas? Pour en avoir le cœur net, l’Union patronale suisse a confié une étude au professeur Michael Gerfin, expert entre autres auprès de l’Office fédéral de la statistique (OFS) et du Bureau fédéral de l’égalité entre hommes et femmes (BFEG).

L’analyse montre que la différence moyenne inexpliquée de 8,7 pour cent ne permet pas de conclure à une discrimination salariale caractérisée. Car ces 8,7 pour cent ne peuvent pas se distribuer sans autres entre facteurs discriminatoires et facteurs non-discriminatoires. En d’autres termes, la méthode de l’OFS est incapable de mettre en évidence la discrimination salariale – ni sur le plan interentreprise, ni au sein de l’entreprise. Pour contrôler les salaires au sein de l’entreprise, l’approche statistique demeure en effet un instrument peu précis puisqu’elle n’inclut pas tous les facteurs ayant une influence légitime, partant non discriminatoire, sur le montant des salaires.

Dans ces conditions, il n’est pas admissible de se réclamer de la différence «non explicable» de 8,7 pour cent, telle que mise en évidence par l’OFS et le BFEG, pour réclamer des mesures politiques contre la discrimination salariale. Il convient, bien plutôt, de centrer l’analyse sur les raisons des différences de salaires entre hommes et femmes et de chercher des solutions sur cette base. L’étude identifie différents facteurs, notamment le choix de la profession et des études. Pour trouver davantage de femmes dans les métiers jusqu’ici typiquement réservés aux hommes, il faut garantir un cadre réglementaire favorable, par exemple en introduisant des structures journalières d’accueil extra-familiales et en supprimant les incitations fiscales néfastes.

De plus, les mesures annoncées par le Conseil fédéral pour garantir l’égalité salariale seront une charge pour l’économie suisse, parce qu’elles s’accompagnent d’un alourdissement supplémentaire de la bureaucratie et qu’elles imposent aux entreprises des coûts disproportionnés. Or, celles-ci sont déjà soumises à rude épreuve en raison de la force du franc et des incertitudes entourant la mise en œuvre de l’initiative sur l’immigration de masse et la sauvegarde des Accords bilatéraux I.