Recommandation claire de la Commission LPP: baisser le taux d’intérêt minimal à 1,25 pour cent

31 août 2015 Nouvelles

La Commission LPP recommande au Conseil fédéral, à une forte majorité, d’abaisser à 1,25 pour cent le taux d’intérêt minimal pour le deuxième pilier. Une décision pertinente, exigée par la faiblesse des taux, la vigueur du franc fort et l’incertitude de l’économie mondiale.

À une large majorité, la Commission LPP recommande au Conseil fédéral d’abaisser à 1,25 pour cent le taux d’intérêt minimal pour la prévoyance professionnelle en 2016. Cette décision est pertinente. Fin juillet 2015, le calcul du taux d’intérêt minimal selon la formule LPP, utilisée également par l’UPS, fournissait un résultat de 1,25 pour cent. Beaucoup d’autres raisons encore appellent un abaissement du taux d’intérêt minimal.

Vu l’environnement actuel d’intérêts bas, les rendements des intérêts sur les obligations ne cessent de baisser. Les rendements sur les obligations de la Confédération sont négatifs et les coûts de couverture des risques de change ont fortement augmenté ces derniers mois. Cette situation au niveau des taux d’intérêt nécessite une nouvelle baisse des taux d’intérêt techniques, ce qui exige aussi la constitution de réserves techniques supplémentaires. Les taux de couverture de la plupart des caisses de pension sont à la baisse, ce qui rend encore plus difficile la constitution d’urgence de réserves pour fluctuations monétaires qui s’imposerait. De même, l’environnement économique difficile lié à la force du franc ainsi que les incertitudes qui planent sur les évolutions géopolitiques, avec leur répercussions sur la conjoncture et les marchés financiers, sont des facteurs qui exigent un abaissement du taux d‘intérêt minimal à 1,25 pour cent. En particulier la situation de la Chine fragilisée par son endettement massif, ainsi que la politique mondiale des taux faibles, risquent de marquer les marchés financiers internationaux.

L’abaissement demandé tient notamment compte du caractère de taux d’intérêt minimal: celui-ci doit impérativement s’orienter vers l’attitude des caisses qui dans l’intérêt de leur stabilité financière ne peuvent dépasser ce niveau. Rappelons tout de même que toute institution de prévoyance sociale peut en tout temps décider une rémunération supérieure si sa situation financière le lui permet. En plus, avec le renchérissement négatif, un taux d’intérêt minimal de 1,25 pour cent reste encore avantageux pour les assurés. Le taux réel est même plus élevé qu’il ne l’a été à l’époque de la politique des taux élevés, accompagnée d’un important renchérissement.