Prévoyance vieillesse 2020: la CSSS-E fait du surplace

2 mars 2017 Nouvelles

La Commission ad hoc du Conseil des Etats (CSSS-E) se cramponne à l'idée d'une augmentation de 70 francs de la rente AVS en faveur des nouveaux rentiers, espérant ainsi mieux faire passer en votation populaire la baisse du taux de conversion minimal de la prévoyance professionnelle. Le verdict opposé à «AHVplus», tout comme la dernière enquête du SonntagsBlick, montrent toutefois que les citoyens suisses sont majoritairement opposés à une extension de l'AVS.

A l’issue de sa séance sur la réforme de la Prévoyance vieillesse 2020, la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil des Etats (CSSS-E), s’est à nouveau prononcée pour une augmentation de 70 francs de la rente AVS en faveur des nouveaux rentiers. Par là, elle veut rendre moins amère la baisse de 6,8 à 6 pour cent du taux de conversion minimal des rentes du deuxième pilier. Tout indique pourtant que dans leur majorité, les citoyens suisses sont persuadés que le prolongement de l’espérance de vie rend cette adaptation de la prévoyance professionnelle (LPP) indispensable.

Pour préserver le niveau actuel des rentes, deux importantes mesures de compensation s’offrent au Conseil national aussi bien qu’au Conseil des Etats: relever la TVA et augmenter les cotisations salariales des employeurs et des travailleurs. A cause du supplément de 70 francs de la prestation AVS, le coût total du modèle du Conseil des Etats atteint toutefois 7 milliards de francs. Il dépasse donc considérablement, soit de 2 milliards par année, celui du modèle de la Chambre du peuple. Quant à la charge que celle-ci prévoit d’imposer aux employeurs et aux travailleurs, elle est de 700 millions de francs de moins par année que celle annoncée par les Etats.

En continuant de prôner une extension de l’AVS, le Conseil des Etats fait fi de la volonté populaire: lors de la votation sur l’initiative «AVSplus», une claire majorité des votants s’est prononcée contre l’augmentation par saupoudrage des rentes AVS. La dernière enquête du SonntagsBlick vient confirmer cette attitude du grand public. Plutôt que des expériences hasardeuses avec notre AVS, une majorité de la population souhaite le maintien de rentes sûres à leur niveau actuel. Avec l’augmentation de la rente AVS qu’il propose, le Conseil des Etats crée le risque de surcharger la réforme et de la faire capoter devant les urnes, comme l’ont montré les expériences faites jusqu’ici avec divers paquets de réformes complexes.