Plus de 20’000 emplois pour les personnes handicapées

24 février 2016 Nouvelles

En 2015, plus de 20’000 personnes handicapées ont pu maintenir leur emploi ou en trouver un nouveau. L’engagement volontaire des employeurs et l’amélioration continue du réseau des partenaires d’intégration sont payants. La Conférence des offices AI met en garde contre des offices d’intégration imposés par la loi. Des mesures contraignantes pourraient mettre en péril l’engagement privé.

Les activités d’intégration mises en place par l’AI et les employeurs sont une expérience réussie. Le nombre des personnes atteintes dans leur santé qui restent sur le marché de l’emploi ou qui y reviennent sont de plus en plus nombreuses. Selon une enquête menée par la Conférence des offices AI (COAI), elles étaient l’année dernière 20 119. La barre des 20 000 a ainsi été franchie pour la première fois. Au total, depuis 2012, environ 75 000 personnes aux prises avec des problèmes de santé ont pu soit maintenir leur emploi, soit en trouver un autre.

Les améliorations constantes des chiffres d’intégration sont dues notamment à l’engagement des employeurs. «Ils sont de plus en plus nombreux à se montrer prêts à offrir une perspective aux personnes qui s’y intéressent par la réintégration dans le monde du travail. Il est tout à fait possible de concilier la recherche de profit et l’engagement social. C’est un fait avéré dans de nombreuses entreprises», se réjouit le président de la Conférence des offices AI, Jean-Philipp Ruegger.

Indépendamment de l’effort fourni par les employeurs, le réseau constitué entre différents acteurs dans le cadre de l’intégration professionnelle est un autre facteur de succès. Compasso, une initiative née à l’instigation de l’Union patronale suisse apporte à cet égard une importante contribution. La plateforme financée sur une base privée relie tous les principaux partenaires du domaine de l’intégration ou de la réintégration professionnelles: employeurs, AI, Suva, assurances privées et organisations de handicapés. Ils ont tous pour but de renforcer l’employabilité des handicapés sur le marché du travail et d’éviter ainsi tant des mises à la retraite que le recrutement de spécialistes sur le marché de l’emploi.

Vu l’évolution positive des chiffres relatifs à l’intégration, la Conférence des offices AI met en garde contre l’introduction de quotas d’intégration légaux. Engager un collaborateur sur la base de son handicap dans le seul but d’atteindre un certain quota n’est pas un bon point de départ en vue de conditions de travail fructueuses et durables, précise la COAI. En fait, des prescriptions légales rigides auraient pour effet de freiner l’engagement privé dans le domaine de l’intégration. Les succès remportés dans l’intégration professionnelle résultent surtout de structures flexibles adaptées aux besoins. Elles permettent, lorsque des problèmes de santé sérieux surviennent, de prendre les bonnes mesures dès le début, dans l’intérêt des personnes concernées, des assurances sociales et des employeurs.