Les entrepreneurs disent oui à la révision de l’assurance chômage

30 août 2010 Communiqués de presse

Lors de la conférence de presse organisée aujourd’hui, les entrepreneurs Otto Ineichen, Karin Lenzlinger, Pierre Esseiva et Peter Spuhler ont mis en avant l’importance de la révision del’assurance chômage aux yeux des entreprises. Son refus impliquerait une hausse encore plus forte des cotisations salariales qui affaiblirait non seulement le pouvoir d’achat de la population, mais aussi la compétitivité des entreprises. Le déplafonnement des cotisations demandé par les syndicats ne résoudrait pas les problèmes de l’AC.

La Suisse a besoin d’une assurance chômage performante. Il importe de maintenir l’avantage concurrentiel que lui procure un marché du travail flexible et libéral. Les entrepreneurs s’engagent donc en faveur de la révision de l’assurance chômage le 26 septembre 2010. Au-delà des économies, le projet prévoit un relèvement des cotisations de 0,2 point ainsi que la réintroduction du pour-cent de solidarité. Les entrepreneurs soulignent que ce compromis témoigne de la vision à long terme des partenaires sociaux.

En revanche, si la révision n’est pas acceptée, les employeurs et les travailleurs verront les cotisations salariales augmenter dans une proportion plus forte. Le Conseil fédéral a décidé, dès le 30 juin, qu’en cas de refus de la révision, il relèverait les cotisations salariales AC de 0,5 point à partir de 2011 en raison du niveau d’endettement atteint (6,7 milliards). Une telle hausse serait du poison pour l’économie suisse. Et ce d’autant plus que la TVA sera relevée de 0,4 point et les cotisations pour les APG de 0,2 point l’an prochain. Le pouvoir d’achat de la population diminuerait de même que la compétitivité des entreprises.

Otto Ineichen, entrepreneur et conseiller national a par ailleurs expliqué au cours de la conférence de presse : « Les déclarations des syndicats selon lesquelles un déplafonnement des cotisations résoudrait entièrement les problèmes financiers sont fausses ». Conformément à leurs calculs, la levée totale du plafond rapporterait 550 millions de francs. Cependant, comme la révision prévoit déjà le pour-cent de solidarité, qui générera 170 millions de francs, les recettes totales augmenteraient seulement de 380 millions et non de 550 millions comme l’annoncent les syndicats. D’où la conclusion de M. Ineichen : « Les chiffres actualisés montrent aussi qu’un déplafonnement ne ermettrait pas de résoudre le problème financier de l’AC ».

Karin Lenzlinger, chef de l’entreprise familiale Lenzlinger & Fils SA active dans le domaine des aménagements intérieurs et du second oeuvre, estime pour sa part que les dépenses doivent être réparties équitablement et de manière socialement acceptable entre tous. Un refus du projet et la hausse plus forte des cotisations salariales qu’il implique toucherait le plus durement les revenus bas et moyens. En tant qu’entrepreneuse, elle est convaincue que l’AC ne pourra être assainie que si toutes les personnes concernées sont mises à contribution. « Ainsi, les prestations de l’assurance chômage seront également garanties pour les futurs chômeurs. Cela est important pour nous tous », a souligné Karin Lenzlinger.

Pierre Esseiva, directeur de l’entreprise Wago Contacts active dans le domaine de la connectique électrique et de l’automation, a aussi mis en avant le fait que la révision était socialement acceptable : « L’assurance chômage suisse offre d’excellentes prestations. Ces dernières ne sont pas menacées par la révision. » Au contraire, la corrélation de la durée d’indemnisation avec la durée de cotisation est une pratique juste, également utilisée à l’étranger.

C’est également ce qu’a souligné l’entrepreneur et conseiller national Peter Spuhler (Stadler Rail) : « On ne saurait admettre qu’une personne cotise un an et reçoive des indemnités pendant un an et demi. Cela créerait une incitation négative. La révision supprime également d’autres incitations négatives. » À ses yeux, il est par ailleurs décisif que les cotisations salariales ne soient pas relevées de plus de 0,2 point dans la situation économique actuelle. D’après M. Spuhler, chaque relèvement des cotisations salariales équivaut à une perte pour les consommateurs, dont le revenu disponible diminue, et pour les entreprises exportatrices, qui pâtissent déjà du franc fort. »