L’assainissement de l’AI est reporté aux calendes grecques

26 mars 2015 Nouvelles

Le résultat de répartition de l’assurance-invalidité, à première vue satisfaisant, est en réalité trompeur, car il dissimule l’existence d’un déficit structurel. Aujourd’hui, il est urgent de regarder les choses en face et d’engager enfin les mesures d’assainissement qui s’imposent.

Le Conseil fédéral déclare à qui veut l’entendre que l’assurance-invalidité fédérale (AI) est en voie d’assainissement. Or, sur la base des chiffres qui viennent d’être communiqués pour 2014, il devra pourtant se résoudre à changer de discours. Avec un résultat de répartition de près de 700 millions de francs, on pourrait certes croire que l’AI clôt l’année 2014 sur un résultat satisfaisant. Mais un examen plus attentif nous amène à constater que ce résultat tient compte du financement additionnel par la TVA prévu jusqu’à fin 2017 et qui rapporte plus de 1 milliard de francs par an. En outre, rappelons que la Confédération prend en charge les intérêts débiteurs de la dette de l’AI à un taux des plus confortables dans le contexte actuel. En un mot comme en cent, l’AI présente toujours un déficit structurel de plus de 600 millions de francs par an, lequel devrait en théorie avoir été résorbé à fin 2017, à l’expiration du financement additionnel par la TVA.

Etant donné que les perspectives financières de l’AI se détérioreront elles aussi sensiblement dès que les dernières projections financières actualisées seront connues, il faudra bien se rendre à l’évidence que l’assainissement de l’AI est une vue de l’esprit. Il est donc grand temps que le Conseil fédéral joue franc jeu à l’égard des citoyens et tienne un langage de vérité.

Dans ce contexte, force est d’admettre que les lignes directrices pour le développement de l’AI annoncées récemment par le Conseil fédéral sont largement insuffisantes. Sans mesures d’économie supplémentaires, l’AI risque de replonger dans les chiffres rouges. Le Conseil fédéral doit enfin se décider à tenir la promesse donnée au peuple lors de la votation sur le financement additionnel et introduire rapidement des mesures d’économie supplémentaires. La balle est maintenant dans le camp du Parlement. Comme elle l’a déjà décidé sur le principe, la CSSS-N doit reprendre immédiatement le traitement des mesures suspendues du projet 6b, qui devraient permettre d’économiser quelque 100 millions de francs par an.