On est passé à côté de la meilleure solution

L’Union patronale suisse déplore l’adoption par une majorité de citoyens de l’initiative Minder. Il n’aura pas été possible, malheureusement, de convaincre ceux-ci que le contre-projet indirect était la meilleure solution pour mettre un frein aux rémunérations excessives de certains managers. La mise en œuvre de la volonté populaire passe maintenant par le renforcement dans la loi des droits des actionnaires. Cela dit, le résultat de la votation ne justifie pas l’adoption de réglementations plus contraignantes.

L’Union patronale suisse critique depuis de nombreuses années les rémunérations exorbitantes de certains dirigeants d’entreprises. Elle comprend fort bien, dès lors, que le peuple souhaite la mise en place de règles destinées à endiguer ces excès et elle prend très au sérieux le signal lancé ce dimanche par le peuple.

Elle regrette néanmoins la décision du souverain parce qu’elle voyait dans le contre-projet indirect une solution plus efficace et mieux adaptée à l’économie pour lutter contre les rémunérations abusives. Il n’a pas été possible, hélas, de convaincre une majorité de citoyens des avantages du contre-projet et des risques de l’initiative.

Il s’agit bien sûr de respecter la volonté populaire et de la traduire correctement et de manière pratique  dans la législation d’application. Le texte de l’initiative, qui met clairement l’accent sur le renforcement des droits des actionnaires, servira de base à ce travail. Dans ce cadre, l’Union patronale suisse accompagnera les travaux législatifs de manière constructive. Mais elle veillera à contrer toute tentative d’instrumentaliser le résultat de la votation pour introduire des règles d’organisation plus contraignantes dans le droit des sociétés anonymes ou pour intervenir dans la politique salariale des entreprises.