Négociations salariales 2015: une solution flexible s’impose

4 août 2014 Nouvelles

Les perspectives économiques sont encore trop incertaines pour que l’on puisse envisager des hausses de salaires contraignantes. La mise en œuvre de l’initiative sur l’immigration est source d’insécurité supplémentaire pour l’économie suisse. Cela n’empêche pas Travail Suisse d’exiger 2 pour cent de salaires supplémentaires pour 2015. La recherche de solutions flexibles dans les branches et les entreprises est plus importante que des revendications rigides.

Les perspectives économiques sont encore trop incertaines pour aborder la question de hausses de salaires contraignantes. On s’attend certes pour 2015 à une reprise conjoncturelle, pour autant toutefois que l’économie mondiale reparte et en particulier que la zone euro se stabilise. Or, à ce jour, ces deux aspects sont encore incertains. Compte tenu de la situation en Suisse, la mise en œuvre de l’initiative sur l’immigration laisse encore planer des incertitudes. Les perspectives de croissance du PIB pour 2014 ont été récemment revues à la baisse par tous les instituts de recherche. Malgré la politique monétaire expansionniste de la Banque nationale, le renchérissement devrait être faible en 2015; les salaires réels ne sont donc pas sous pression. En dépit du flou de cette situation de départ, Travail Suisse a déjà lancé les négociations salariales 2015 et formule des revendications de salaires de l’ordre de 2 pour cent.

Mais de nombreuses branches et entreprises lancent leurs négociations salariales beaucoup plus tard. Compte tenu de cette situation de départ, des revendications salariales forfaitaires et hétérogènes sont problématiques. Des augmentations de salaires ne peuvent être attendues que lorsqu’elles sont possibles. La marge de manœuvre de politique salariale diffère d’une branche et d’une entreprise à l’autre. L’étendue des conventions salariales sera ajustée en conséquence. Pour les entreprises qui en raison du franc fort se battent encore avec de faibles marges, les augmentations de salaires n’entrent pas en considération. Elles doivent veiller avant tout à maintenir leurs emplois. Les entreprises qui disposent d’une certaine marge de manœuvre, mais qui dans des temps d’incertitude ne peuvent procéder à une augmentation durable de leurs coûts peuvent faire participer leurs collaborateurs au succès de leur entreprise par des versements uniques. Enfin, les entreprises qui ont davantage de possibilités peuvent tout à fait lancer des signaux positifs vu le faible taux de renchérissement.

Dans cette situation, il faut donc chercher des solutions flexibles. Les augmentations de salaires doivent donc être convenues au niveau des branches ou des entreprises et être adaptées aux données de l’économie. Les formules rigides n’aident personne, pas non plus les salariés.