Les incertitudes politico-économiques persistantes que l’on observe en Suisse comme à l’étranger réduisent dans nos frontières la propension des entreprises à investir, avec ses répercussions correspondantes sur la création d’emplois et la croissance. Reste qu’au regard de l’amélioration progressive de la conjoncture internationale, le redressement des exportations devrait se poursuivre et s’accompagner d’une légère amélioration de l’investissement, comme d’une certaine détente sur le marché de l’emploi. Pour les entreprises, la pression à la baisse des coûts et aux gains de productivité demeure toutefois élevée, réduisant en conséquence leur marge de manœuvre pour des augmentations de salaires.
La baisse continuelle des prix, la légère progression du taux de chômage et la probable persistance d’un faible taux de profit des entreprises exportatrices devraient avoir un effet négatif sur les salaires nominaux l’an prochain. Les autres inconnues sont l’évolution du franc suisse, encore et toujours surévalué, ainsi que les conséquences du Brexit pour l’économie helvétique. En ce qui concerne enfin la question de l’initiative sur l’immigration de masse, on ne voit pas encore à quoi ressemblera sa mise en œuvre d’ici février 2017. Les pronostics concernant l’évolution économique de l’année à venir doivent donc être accueillis avec beaucoup de prudence.
Les adaptations de salaires pour l’année 2017 doivent tenir compte de ces facteurs d’incertitude. Enfin, il faut aussi garder en tête qu’en raison du très faible taux d’inflation observé ces dernières années, les revenus du travail se sont de facto améliorés en valeur réelle malgré des hausses nominales de salaires inférieures à la moyenne. Dans les maisons dont les affaires tournent bien, des augmentations nominales de salaires plus généreuses ne sont pas exclues, puisque les négociations se déroulent de manière décentralisée à l’échelon des entreprises ou des branches. Par ailleurs, dans de nombreuses entreprises, les négociations salariales entre partenaires sociaux sont en cours ou ne démarrent qu’au second semestre. Il est donc trop tôt pour engager des discussions tant soi peu concluantes sur l’évolution des salaires en 2017.