Horaires de travail: exigences sans fondement

26 mars 2015 Nouvelles

Ceux qui se plaignent de leurs mauvaises conditions de travail oublient que les conditions-cadre de leurs employeurs et de leurs entreprises se sont fortement détériorées ces dernières années. Nous avons besoin de compréhension réciproque. Il importe aussi d’abolir les obstacles bureaucratiques qui risquent de nuire à la place économique suisse.

Lors d’une conférence de presse, l’association faîtière des syndicats, Travail.Suisse, s’est plainte de conditions de travail en constante détérioration. Ce faisant, elle ignore délibérément que les entreprises ont par exemple introduit et développé des modèles de travail flexibles parce qu’ils répondent aussi à un besoin des travailleurs. Elle a aussi très vite oublié que ces dernières années, les conditions-cadre des entreprises se sont beaucoup détériorées. C’est un fait avéré. C’est pourquoi l’Union patronale suisse en appelle à toutes les parties concernées pour qu’elles s’abstiennent d’affaiblir encore le marché du travail par de nouvelles restrictions et réglementations bureaucratiques et compromettent ainsi des emplois. La perspective d’une restriction de l’immigration, ajoutée aux incertitudes liées à la force du franc a privé de nombreuses entreprises de leur capacité de planifier.

La forte surévaluation du franc par rapport à l’euro représente pour nombre d’entreprises un énorme défi. Contrairement à ce que Travail.Suisse relève, l’enjeu n’est pas l’«optimisation des marges bénéficiaires», mais simplement la survie de la place économique suisse. Les entreprises qui dans cette situation exceptionnelle prennent des mesures telles que l’allongement du temps de travail le font dans le but de protéger leurs emplois, en accord explicite avec les syndicats. Les collaborateurs eux aussi reconnaissent la nécessité de telles mesures. C’est la raison pour laquelle ils les acceptent. Il est inquiétant que les syndicats cherchent à entraver de l’extérieur de telles solutions mises en place par les entreprises pour assurer des emplois.

Employés à temps partiel: salaire plus élevé pour un même travail?

L’Union patronale suisse ne peut souscrire aux deux interventions présentées au Parlement par le vice-président de Travail.Suisse, Jacques-André Maire. La motion 15.3102 «Heures supplémentaires: égalité de traitement entre travail à temps partiel et travail à plein temps» irait à fins contraires: elle reviendrait à une discrimination des travailleurs à plein temps par rapport aux personnes occupées à temps partiel. La limite fixée dans la loi pour les heures supplémentaires doit garantir qu’un collaborateur n’accomplisse pas trop d’heures supplémentaires et compromette ainsi sa santé. Mais cette limite s’applique en principe à tous les travailleurs et ne dépend pas du temps de travail convenu contractuellement. Un abaissement de cette limite aurait pour effet que les travailleurs à temps partiel gagneraient plus pour le même travail que les travailleurs à plein temps. Affirmer que les travailleurs à temps partiel jouent le rôle d «amortisseurs gratuits» est une aberration, car dans de nombreux cas, les heures supplémentaires sont bel et bien rémunérées, mais elles sont créditées au compte d’heures normal sans supplément.

La motion 15.3101 «Relèvement du délai d’annonce des horaires de travail à quatre semaines» ne tient pas compte de la réalité du déroulement des opérations commerciales. Les entreprises doivent être en mesure en tout temps de réagir aux demandes cycliques et souvent à très court terme de leurs clients. Si l’on obligeait les employeurs à annoncer leurs changements d’horaires au personnel quatre semaines à l’avance au lieu de deux, ils ne seraient plus en mesure de faire face à des urgences. Ils perdraient des commandes et mettraient aussi par là même des emplois en péril. La loi sur le travail prévoit déjà aujourd’hui un délai d’annonce obligatoire, en principe de deux semaines. Cette réglementation a fait ses preuves. Le besoin d’une nouvelle réglementation n’est pas démontré.