Durcissement dans l’octroi des permis de travail aux travailleurs étrangers

12 avril 2017 Nouvelles

Une enquête portant sur la compétitivité des administrations cantonales menée par l’Institut MIS Trend sur mandat des Chambres de commerce de Suisse latine témoigne d’une sévérité accrue dans l’octroi des permis de travail aux travailleurs étrangers. C’est de mauvais augure pour la mise en œuvre de l’initiative contre l’immigration de masse. Ce résultat va à l’encontre des intérêts de l’économie qui préconise une mise en œuvre pragmatique et non bureaucratique de l’initiative.

Sur mandat des Chambres de commerce des six cantons romands et du Tessin, l’Institut MIS Trend vient de publier les résultats de sa 8ème enquête sur la compétitivité des administrations cantonales. Le sondage met l’accent sur l’action des services de l’inspection cantonale du travail. En 2016, les contrôles réalisés auprès des entreprises ont principalement porté sur la sécurité au travail, les protections sanitaires et les horaires de travail. Si les inspections représentent une charge de travail importante pour la moitié des entreprises sondées, la majorité d’entre elles considèrent que les contrôles sont adaptés. De manière générale, les entreprises jugent favorablement l’amabilité et la compétence des inspecteurs du travail.

Ce résultat positif contraste avec l’action des administrations cantonales en matière d’octroi de permis de travail depuis février 2014. Un répondant sur trois perçoit un durcissement des procédures après l’acceptation de l’initiative contre l’immigration de masse. Une entreprise sur quatre a l’impression que le délai pour obtenir une réponse de la part des autorités cantonales a augmenté, notamment à Genève et au Tessin.

Les résultats de l’étude de MIS Trend ne sont pas de bon augure en vue de la mise en œuvre de l’initiative populaire, prévue en janvier 2018. Le durcissement constaté par les entreprises dans l’octroi de permis de travail aux ressortissants de l’UE va à l’encontre des intérêts de l’économie, qui préconise une mise en œuvre pragmatique et non bureaucratique de la révision de la loi sur les étrangers votée en décembre 2016 par les Chambres fédérales. En clair, les Offices régionaux de placement, qui seront appelés à jouer un rôle de premier plan dans l’exécution des nouvelles dispositions légales, devront tout faire pour que la préférence indigène s’applique efficacement sans tracasseries ni formalismes inutiles.