CIT 2017: les migrations au centre des débats

22 mai 2017 Nouvelles

Du 5 au 16 juin prochain, se tiendra à Genève la 106ème session de la Conférence internationale du Travail (CIT), qui réunit les représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs de 187 pays. Quelque 6000 délégués sont attendus. Parmi eux, une délégation de l’Union patronale suisse. Temps fort de la Conférence: la discussion générale sur les migrations de main-d’œuvre.

La politique migratoire est au cœur des préoccupations de l’Organisation internationale du travail (OIT). La prochaine CIT, qui se tiendra du 5 au 16 juin prochain à Genève, prévoit en effet une discussion générale sur les migrations de main-d’œuvre. Deux volets clés du Programme de l’OIT pour des migrations équitables seront abordés: la gouvernance de migrations de main-d’œuvre et le recrutement équitable. Cette discussion s’inscrit dans un processus qui doit aboutir en 2018 à l’adoption par l’Organisation des Nations Unies du «Pacte mondial pour des migrations sûres, régulières et ordonnées».

Les intérêts patronaux seront défendus par l’Organisation internationale des employeurs (OIE), qui compte plus de 140 fédérations nationales d’employeurs, dont l’Union patronale suisse. Dans une note portant sur les migrations de main-d’œuvre publiée en mars de cette année, l’OIE souligne le rôle de premier plan que doivent jouer les employeurs dans l’élaboration des politiques migratoires.

En vue des débats du mois de juin, l’OIT a préparé un rapport «Migrations de main-d’œuvre: nouvelle donne et enjeux de gouvernance» qui présente les enjeux et politiques et économiques des migrations à l’échelle mondiale. On se limite ici à rappeler quelques chiffres qui illustrent l’ampleur du phénomène migratoire à l’échelle planétaire.

En 2015, le nombre de migrants internationaux atteignait 244 millions, soit une augmentation de 71 millions (+41 pour cent) depuis l’année 2000. Il représente aujourd’hui 3,3 pour cent de la population mondiale. En 2013, on dénombrait 150 millions de travailleurs migrants, soit 83,7 millions d’hommes (55,7 pour cent) et 66,6 millions de femmes (44,3 pour cent). Cette catégorie de travailleurs représente 4,4 pour cent de la main-d’œuvre mondiale. Près de la moitié des travailleurs migrants (48 pour cent) est concentré en Amérique du Nord et en Europe. 70 pour cent d’entre eux sont actifs dans le secteur des services. Si par définition, la migration irrégulière est difficile à mesurer, il semblerait qu’environ un cinquième (50 millions) de l’ensemble des migrants internationaux seraient des migrants en situation irrégulière.

Les migrations viennent souvent combler, vieillissement de la population oblige, le manque de main-d’œuvre qualifiée. Selon certaines estimations, on risque d’enregistrer en 2020 un déficit mondial de 85 millions de travailleurs hautement ou moyennement qualifiés. La Commission européenne prévoit que d’ici 2020, 16 millions de nouveaux emplois dans l’UE exigeront des qualifications élevées.