Examen attentif de la priorité des travailleurs indigènes

15 avril 2016 Nouvelles

La Commission des institutions politiques du Conseil national (CIP-N) veut compléter les propositions du Conseil fédéral portant sur la mise en œuvre de l'initiative contre l'immigration de masse. Elle demande en particulier que l'administration fédérale examine de près le principe de la priorité des travailleurs indigènes. Les employeurs soutiennent l'ensemble des mesures décidées par la CIP-N.

Le message adopté début mars par le Conseil fédéral à propos de la mise en œuvre de l’initiative contre l’immigration de masse est actuellement traité par la Commission des institutions politiques du Conseil national (CIP-N). Laquelle a décidé d’entrer en matière sur le projet en rejetant à une nette majorité son renvoi au Conseil fédéral. Dans le même temps, la CIP demande que l’on approfondisse diverses options concernant le futur régime de l’immigration – entre autres le régime, très discuté, de la priorité aux travailleurs indigènes. De plus, elle a clairement confirmé la nécessité de préserver coûte que coûte les accords bilatéraux avec l’UE.

L’Union patronale suisse (UPS) salue cette orientation. Les entreprises ont grand besoin de retrouver enfin une sécurité de planification dans l’optique du recrutement du personnel dont elles ont besoin, raison pour laquelle un report ultérieur de ce dossier capital serait une erreur. Il faut, au contraire, poursuivre vigoureusement sa mise en œuvre.

L’examen et la matérialisation du concept de la priorité des travailleurs indigènes méritent d’être salués parce qu’ils jettent les bases d’une discussion qui est davantage qu’un simple modèle conceptuel auquel chacun donne le sens qu’il veut. En ce moment, il est presque exclusivement question du critère du taux de chômage. Or, il présente, selon l’UPS, des inconvénients de taille. Le taux de chômage, par exemple, ne renseigne pas sur un éventuel problème d’adéquation entre l’offre et la demande de travail. L’USP estime donc qu’il faut retenir comme indicateur le taux de chômage par groupe professionnel et non par branche. Cette approche implique toutefois des définitions de métiers très claires, ce qui ne se vérifie pas actuellement pour certains groupes professionnels. Enfin pour avoir une idée plus complète de telle situation donnée du marché du travail, la pertinence d’autres indicateurs encore doit être prise en compte, en plus du chômage par groupe professionnel.