La prudence au niveau des investissements dans la formation est importante

10 décembre 2015 Nouvelles

Le Conseil des États veut mettre suffisamment d’argent à disposition pour la formation, la recherche et l’innovation (FRI). Pour l’Union patronale suisse, avec l’accentuation de la pénurie de main-d’œuvre, les investissements dans la formation sont essentiels. Toutefois, le domaine FRI doit rester financièrement supportable pour des finances fédérales mises à rude épreuve.

Pour le Conseil des États, la formation, la recherche et l’innovation (FRI) sont une tâche prioritaire de la Confédération. C’est pourquoi les montants mis à disposition dans ce domaine doivent être suffisants. Mais contrairement au Conseil national, la Chambre des cantons ne souhaite pas affecter dans le cadre du message FRI 2017–2020 un chiffre de croissance fixe pour ce domaine. Le Conseil national a prévu une croissance annuelle élevée de 3,9 pour cent. L’objet retourne maintenant au Conseil national.

Pour l’Union patronale suisse également, les investissements dans la formation sont essentiels. La stagnation, voire le recul de la population active liée à des raisons démographiques, accompagnée d’une limitation de l’immigration, rendent nécessaire un meilleur épuisement du potentiel de main-d’œuvre indigène. Ainsi, un système de formation et de perfectionnement à long terme adapté au marché ainsi que le développement d’innovations dans l’économie et une bonne politique de la recherche et de la formation en général sont décisifs.

C’est pourquoi il faut mettre l’accent là où un accroissement de la productivité du travail et une amélioration de la compétitivité sont possibles. En outre, les mesures prises par la Confédération devraient aussi toujours soutenir l’engagement du secteur privé dans le domaine FRI et ne pas se contenter de miser exclusivement sur des mesures étatiques. De plus, une attention particulière devrait être portée à la coordination entre la Confédération et les cantons en matière de politique de formation professionnelle. Les derniers communiqués de la Conférence des directeurs cantonaux de l’instruction publique signalent en tout cas un besoin accru d’harmonisation.

Enfin et surtout, les dépenses du domaine FRI doivent demeurer dans des limites financières acceptables pour la Confédération. Il s’agit non seulement de tenir compte des nuages qui s’amoncellent sur la situation budgétaire, mais aussi de respecter le frein aux dépenses. Il est actuellement difficile d’estimer le taux de croissance annuelle «correct» des crédits FRI. Seul le message FRI que le Conseil fédéral va présenter au printemps 2016 peut répondre de manière adéquate à cette question. Ainsi, le Conseil des États a bien fait de décider de renoncer à la fixation d’un chiffre précis concernant la croissance des investissements dans ce domaine. L’encouragement prioritaire de la formation, de la recherche et de l’innovation par la Confédération, le développement équilibré des trois domaines de même qu’une croissance continue du secteur FRI restent néanmoins un objectif incontesté.